« Un Sud-africain sur trois qui veut et peut travailler ne trouve pas d’emploi, trois jeunes sur quatre n’ont pas d’emploi. Beaucoup n’ont aucune expérience du monde du travail ». C’est le tableau peu reluisant brossé par Ebrahim Patel, Ministre du développement économique au cours d’une conférence sur la question de l’emploi des jeunes, organisée par la Ligue des jeunes communistes.
Trouver la solution pour un problème de cette ampleur relèverait du miracle, mais le gouvernement gravement préoccupé par sa jeunesse désœuvrée explore toutes les pistes possibles.
Après le rejet par les syndicats d’une prime offerte au patronat pour employer des jeunes, le gouvernement a mis à l’étude un projet de volontariat où un jeune pourrait sur douze mois acquérir des compétences, servir la communauté et découvrir le monde du travail et de l’entreprise. Certains y voient une sorte de compromis avec le précédent projet.
Le recrutement d’apprentis dans les entreprises d’état va être réactivé après avoir été arrêté sous la présidence de Thabo Mbeki. Les syndicats avaient violemment dénoncé cette mesure qui privait l’économie d’artisans qualifiés dont le pays a un cruel besoin.
Une autre piste a été proposée par la Ministre de la défense qui plaide pour un service militaire obligatoire de deux ans. L’idée est d’encadrer les jeunes pour leur donner des compétences professionnelles et leur inculquer le sens de la discipline et du devoir.
Mais déjà les critiques pleuvent. La société sud-africaine est caractérisée par la violence : dans la rue, à l’école, à la maison, les conflits sont réglés par la violence. Comment l’armée, elle-même lieu de violence, pourrait-elle donner aux jeunes une idée de régler les conflits autrement que par la violence ?
Pour l’apprentissage de la discipline, la famille, l’école, l’entourage ne sont-ils pas des lieux plus appropriés que l’armée où l’on apprend la discipline par peur des représailles ?
Le Programme de travaux publics, initié par le gouvernement peut offrir aux jeunes l’opportunité d’acquérir une expérience professionnelle et d’avoir le sentiment d’être utile à la communauté. Mais ce programme n’est que temporaire et doit servir de tremplin à la création d’emplois stables et payés correctement.
Des réponses à cette question du chômage des jeunes doivent être trouvées rapidement car c’est là une bombe sociale à retardement.
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Publié le vendredi 21 mai 2010
© RENAPAS
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