En 1860 les premiers travailleurs indiens sont arrivés en Afrique du Sud pour travailler dans les plantations de canne à sucre de la région de Durban. Victimes de la domination coloniale puis du régime d’apartheid, ils ont été partie prenante de la lutte de libération aux côtés de la population noire et des démocrates blancs.
La sécheresse qui faisait rage en Inde avaient fait des paysans pauvres « une population flottante qui vit au jour le jour » selon l’expression coloniale. En Afrique du Sud, les grands exploitants anglais de canne à sucre avaient besoin de main-d’œuvre car ils ne faisaient pas confiance aux travailleurs noirs. Les travailleurs indiens étaient une providence.
Enrôlés, de gré ou de force, sous contrat à long terme, ces paysans indiens ont fourni la main-d’oeuvre à bon marché dont l’industrie sucrière anglaise avait besoin.
Dès 1913 les travailleurs indiens furent en butte aux lois coloniales, les travailleurs indiens sans contrat étaient menacés de retour forcé en Inde et les autorités exigeaient le port d’un « pass » pour aller d’une province à l’autre.
Les travailleurs indiens se mobilisèrent contre ces lois et à partir de 1917 la Ligue socialiste internationale tentera, non sans difficulté, de les organiser avec les autres travailleurs pour former un syndicat non racial.
D’autres tentatives suivront avec la Fédération commerciale et industrielle (ICU) en 1919, puis encore en 1941 avec le Conseil des syndicats non-européens. Dans le même temps, le Sacp et l’Anc se battaient pour le rassemblement des opprimés au-delà des barrières raciales.
En 1955, le Congrès des syndicats sud-africains (Sactu) est créé, mais il est très vite interdit par le régime d’apartheid et ses dirigeants dont l’Indien Billy Nair, emprisonnés ou forcés à l’exil. C’est en 1985 que le Cosatu (Congrès des syndicats sud-africains) avec à sa direction les Indiens Jay Naidoo et Elijah Barayi prendra son véritable essor.
En 1946, la population indienne fut victime de déplacements forcés et a du aller vivre dans les townships réservées aux Indiens comme Cato Manor, Lenasia ou Phoenix. Les commerçants blancs craignaient la concurrence des commerçants indiens en ville.
Comme pour la population noire, vivre dans une township voulait dire vivre loin de son travail et dans des conditions déplorables. En obligeant les populations à vivre séparées, le gouvernement espérait casser tous les liens de solidarité et de convivialité qui se tissent naturellement dans un milieu social mixte. Il fit de même avec la population métisse du Cap obligée de vivre dans ses townships comme Mitchell Plains ou Athlone.
Mais la même expérience d’oppression et d’injustice a rapproché les populations victimes des lois de l’apartheid et les grands dirigeants indiens comme Gandhi, Yusuf Dadoo, GM Naicker font partie du panthéon sud-africain comme Moses Kotane, Chief Luthuli, Nelson Mandela ou Jo Slovo. Tous avaient pour ambition de se battre « pour les mêmes droits et la pleine citoyenneté du peuple sud-africain ».
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Plus d'informations : cosatu media monitor
Publié le samedi 1er mai 2010
© RENAPAS
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