Le rapport Green Drop du ministère sud-africain des eaux dresse un bilan inquiétant du système de collecte et de traitement des eaux usées, particulièrement en zone rurale. Le système d’épuration des eaux est loin de répondre aux normes nationales et internationales
Le système de traitement des eaux compte 850 stations municipales d’épuration et un vaste réseau de raccordement et de pompes qui traite chaque jour 7600 mégalitres d’eau. Le mauvais traitement des eaux usées met en danger la santé des populations rurales, les écosystèmes des rivières et l’agriculture.
La plupart des stations sont capables d éliminer les principales bactéries, mais elles ne traitent pas les nitrates et les phosphates qui sont rejetés dans les rivières. Ces eaux favorisent alors la croissance des algues vertes qui prolifèrent au détriment des autres espèces végétales et animales des milieux aquatiques.
Ces eaux de mauvaise qualité sont utilisées par les agriculteurs et les communautés rurales mettant en danger la santé des hommes et du bétail. Selon un expert au moins 35% des eaux des réservoirs sont victimes du phénomène d’eutrophisation, mais, faute de contrôle systématique de la qualité de l’eau sur tout le territoire, le problème pourrait toucher un pourcentage beaucoup plus élevé.
Ces eaux de mauvaise qualité sont un vrai problème pour les agriculteurs qui doivent répondre à des critères bien définis de qualité s’ils veulent exporter leurs produits. Par exemple l’Union européenne refuse d’importer des fruits qui présentent des traces de produits toxiques.
Pour les populations rurales pauvres qui n’ont pas d’autres solutions que de boire l’eau des rivières, celles-ci peuvent se révéler mortelles. Les sources d’eau sont souvent partagées avec le bétail accroissant le risque de contamination de maladies comme le choléra ou la typhoïde et les diahrrées sont très fréquentes ce qui est souvent mortel pour les malades séropositifs.
La province du Mpumalanga est l’une dont les eaux sont les plus polluées à cause des nombreuses mines exploitées qui rejettent des eaux nocives pour la population, le bétail et les récoltes. En 2006 une épidémie de choléra avait fait 5 victimes et en 2005 une épidémie de typhoïde avait touché au moins 400 personnes dans la petite ville de Delmas.
La volonté du ministère de connaître avec précision la qualité des eaux pour apporter les améliorations nécessaires se heurte à plusieurs obstacles dont les principaux sont le manque criant de personnel qualifié à tous les niveaux et le manque de financements.
Le rapport Green Drop marque une avancée certaine dans la connaissance et l’évaluation de la qualité des eaux. Il a permis de signaler les défaillances, mais aussi de signaler les municipalités, encore trop peu nombreuses, qui font de gros efforts pour fournir de l’eau de bonne qualité.
Publié le mercredi 28 avril 2010
© RENAPAS
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