Avec la perte de près d’un million d’emplois en 2009, une désindustrialisation permanente, et le constat cruel que la croissance à elle seule n’est pas créatrice d’emplois, le gouvernement sud-africain vient d’adopter une nouvelle politique plus réaliste.
En dépit des efforts des gouvernements qui se sont succédé depuis 1994, la majorité de la population est pauvre, le chômage persiste, les industries minières et l’agriculture ne créent plus d’emplois. Pire, les écarts entre riches et pauvres s’accroissent et comme le constate sérieusement un analyste de la Standard Bank : « il semble que les riches sont plus riches, mais il ne semble pas que les pauvres sont plus pauvres ».
Toutes les analyses montrent que ceux qui trouvent un emploi et vivent mieux sont les personnes qui ont des qualifications professionnelles. L’an dernier, l’agriculture qui emploie à 94 % du personnel non qualifié a perdu 140 000 emplois et l’industrie minière qui emploie à 87 % du personnel non ou semi qualifié a perdu 25 000 emplois. Ces personnes ont peu de chances de trouver un emploi dans le commerce, la restauration, l’hôtellerie ou les services qui sont les secteurs qui offrent des possibilités d’emploi.
La reprise de l’activité économique mondiale risque de ne pas bénéficier pleinement à l’industrie minière sud-africaine qui souffre du manque d’investissement pour moderniser le système d’exploitation et surtout du manque de personnel qualifié.
Entre 1998 et 2008, le nombre d’étudiants ingénieurs, toutes disciplines confondues, n’a pas excédé 53342 diplômés alors que plus de 380 000 étudiants avaient commencé ce type d’études. De plus, les ingénieurs des mines ont tendance à aller vers d’autres secteurs plus attractifs et plus rémunérateurs comme le secteur financier ou les cabinets de consultants. En Afrique du Sud 15% seulement des ingénieurs restent dans le secteur minier, alors qu’aux Usa ou en Australie le pourcentage tourne autour de 80%.
La perspective de réduire les écarts entre les plus pauvres et les autres semble s’éloigner toujours plus, d’autant que le travail en sous-traitance prend de plus en plus d’importance dans de nombreux secteurs. Il est notoire que les sous-traitants font peu de cas du code du travail et n’hésitent pas à surexploiter les travailleurs qu’ils embauchent et licencient au gré des marchés.
La demande en biens de consommation a entraîné un déséquilibre de la balance des paiements en faveur des importations, alors que le secteur industriel manufacturier s’est révélé incapable de répondre à la demande. Le nouveau plan de développement industriel prévoit de corriger ce déséquilibre. Pour répondre à ses besoins de développement, l’Afrique du Sud a besoin de revitaliser sa production industrielle pour fournir les biens matériels indispensables dont la population besoin.
Les syndicats ont bien accueilli le plan industriel proposé par le ministère de l’industrie et du commerce, mais seule une coordination constante et efficace entre les divers ministères permettra de mettre ce plan en œuvre.
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Publié le dimanche 7 mars 2010
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