Les résultats au « matric » qui viennent d’être publiés sont décevants, mais au-delà des chiffres ces résultats montrent que l’Afrique du Sud a encore beaucoup à faire pour surmonter l’héritage d’un système d’éducation inégalitaire et injuste.
Avec une chute de 2%, 60,7% de candidats reçus au lieu de 62,5 % l’an dernier, on ne peut pas dire que l’année 2009 soit un grand cru pour les candidats au « matric « et la Ministre de l’éducation a exprimé le sentiment général d’insatisfaction par ces mots très forts « dire que nous ne sommes pas contents est trop faible. Nous vivons des nuits sans sommeil dans la souffrance ». La dure réalité est que plus de 220 000 candidats ont échoué et devront recommencer.
Les résultats sont moins bons dans toutes les provinces, à l’exception du Kwazulu-Natal où un système de rattrapage et de suivi avait été mis en place et la province du Cap occidental est toujours celle qui a le plus de réussite avec 75,7 % de candidats reçus. La province du Gauteng marque un net recul passant de 76,4% à 71,8% de reçus et la province de Mpumalanga a connu des fraudes importantes.
Les deux grands syndicats enseignants, Sadtu et Naptosa, sont inquiets des mauvais résultats en mathématiques, en sciences et en anglais et du déficit toujours trop grand dans les zones rurales. Le Sadtu fait remarquer que le « matric » est l’achèvement de 12 années de scolarité et que dès le plus jeune âge une attention plus grande doit être apportée à l’enseignement des langues vernaculaires et de l’anglais dont la maîtrise fait défaut à trop d’étudiants.
Sur les reçus, seulement 32% ont eu des résultats suffisants pour être admis à l’université, soit 109 697 futurs étudiants, ce qui est trop peu pour faire face à la demande de personnel qualifié pour le développement du pays d’autant plus que les étudiants trop pauvres pour payer les frais universitaires abandonneront leurs études. Pour les autres, l’accès à des centres de formation est la meilleure solution plutôt que de rejoindre le marché du travail qui n’a pas grand-chose à offrir aux jeunes sans formation professionnelle.
Les partis d’opposition ont aussi exprimé leur déception, pour l’Alliance démocratique (DA) les enseignements de base doivent être améliorés et pour l’Inkatha Freedom Party (IFP) ces résultats sont un appel urgent à redresser la situation. Pour la ligue de la jeunesse du Parti du Congrès du Peuple (Cope) la cause de ses mauvais résultats est la faute des enseignants qui « font trop de politique » et pour les Démocrates indépendants(ID), ces résultats sont pathétiques étant donné que le gouvernement dépense beaucoup d’argent pour l’éducation.
Il reste vraiment beaucoup à faire « pour ouvrir en grand les portes du savoir » à tous les jeunes Sud-africains et tous, enseignants, élèves, parents sont appelés à faire de gros efforts pour relever ce défi national.
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Publié le samedi 9 janvier 2010
© RENAPAS
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