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Tempête ou séisme sur l’Alliance Anc, Sacp, Cosatu ?

Ce n’est pas la première fois que le ton monte entre les partenaires de l’alliance tripartite Anc, Sacp, Cosatu, mais après des semaines d’invectives, d’accusations, d’insultes lancées contre les uns et les autres, il semble cette fois que l’on approche du point de rupture.

La Ligue de la jeunesse de l’Anc, avec son président dont la presse cite les écarts de langage quotidiens avec délectation, a ouvert les hostilités la première et sa rivale la Ligue de la jeunesse communiste lui reproche d’être devenue « une machine à proférer des insultes » au lieu d’être un centre de réflexion politique de la jeunesse.

Le Sacp, qui a soutenu la candidature de Jacob Zuma à la présidence de l’Anc à Polokwane, dénonce des tendances « chauvines, anticommunistes dans les rangs de l’alliance ». L’accueil sous les sifflets de Julius Malema à la conférence du Sacp n’a fait qu’accentuer la discorde.

Pour de nombreux analystes, l’alliance est arrivée à son terme et la situation politique actuelle demande d’autre réponses qu’une coalition hétéroclite. Au temps de l’apartheid, l’ennemi était clairement désigné et le rassemblement des forces qui le combattaient s’imposait comme une évidence.

Aujourd’hui, l’ANC au pouvoir aurait tendance à considérer que le pouvoir lui appartient de droit et que toute contestation est une marque d’hostilité. Pourtant, comme le note le Sacp, à l’issue de son congrès « nous avons l’obligation de répondre à une dure réalité- après 15 ans de démocratie dans notre pays et plus de dix ans de croissance économique, en dépit d’avancées sur de nombreux fronts, notre société continue à se définir par des niveaux effrayants de racisme, d’inégalité et de chômage ».

Et c’est sur les réponses à apporter pour sortir la grande masse de la population de la pauvreté que les avis divergent et que les alliés se séparent. Au moment où la crise mondiale frappe aussi l’économie sud-africaine, le rassemblement des forces seraient plus utiles que des discussions vagues sur des questions qui ne sont pas vraiment à l’ordre du jour, comme les nationalisations.

Certains analystes voient l’échéance de 2012 et le nom celui qui remplacera Jacob Zuma, comme étant au cœur de la foire d’empoigne qui secoue les composantes de l’alliance. La Ligue de la jeunesse accuse Blade Nzimande, de briguer le poste. Or Blade Nzimande, comme d’autres ministres de l’actuel gouvernement sont membres dirigeants de l’Anc et du Sacp. Cette double appartenance est une réalité propre à l’histoire de l’Afrique du Sud et ce rassemblement des forces démocratiques a permis de triompher de l’apartheid Pour la Ligue de la jeunesse, accusée par le Sacp et le Cosatu d’être au service des forces capitalistes du pays et d’accepter sans sourciller l’argent des nouveaux riches noirs pour corrompre la jeunesse, les communistes n’ont rien à faire dans le gouvernement et doivent être écartés à tout prix.

Pour Zwelezima Vavi, Secrétaire général du Cosatu et communiste « Ils font campagne pour mettre fin à une longue tradition d’appartenance double et ils essaient de discréditer le Cosatu et le Sacp » mais ce n’est qu’une vieille « tendance qui s’abreuve de commérages et de la vieille peur du rouge caché sous le lit ».

` Les voix de la sagesse tentent de calmer le jeu ; Kgalema Mothlante, le vice-président a aussi menacé les trublions de sanctions « personne ne peut défier l’Anc et ne pas être sanctionné ». Mais jusqu’où iront les désaccords ?

Plus d'informations : cosatu media monitor

Publié le dimanche 20 décembre 2009


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