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Nationaliser ? socialiser ? pour qui et pour quoi faire ?

Le débat a resurgi dans les rangs de l’Anc et de ses alliés après les déclarations fracassantes de Julius Malema, le bouillant président de la Ligue de la jeunesse de l’Anc. Il a pris une vilaine tournure raciste avec les insultes envers Jeremy Cronin, le vice-président du Sacp et ministre adjoint des transports. Au-delà des mots et des formules, le fonds du problème est de savoir à qui profiteraient les nationalisations : à l’élite, blanche et noire, ou au citoyen ordinaire ?

Dans sa réponse à Julius Malema publiée dans Umzebenzi-on-line, Jeremy Cronin essaie de dépasser les querelles de personnes pour revenir sur le sens des nationalisations. Il fait d’abord cette remarque que des programmes de nationalisations ont été menés aussi bien par des gouvernements fascistes, démocratiques, progressistes ou même néo-libéraux comme viennent de le faire les USA en rachetant les dettes de Fannie Mae & Freddie Mac ou des constructeurs automobiles. Ce qui revient à faire payer la note aux contribuables américains.

La vraie question est la suivante « quand nous demandons des nationalisations, nous devons clairement dire quelle sorte de nationalisation nous avons en tête. Nous devons examiner avec soin quels intérêts de classe la nationalisation va servir. Et c’est pourquoi je pense utile de toujours lier nationalisation et socialisation ».

Les richesses minières sont la clé de voûte de toute l’économie sud-africaine, mais l’exploitation et l’exportation des minerais bruts donnent à cette économie un statut d’économie semi coloniale et privent l’Afrique du Sud de toute une gamme d’emplois pour la transformation de ces matières premières. 90 % de ces minerais sont transportés par mer et pourtant ce transport échappe à l’Afrique du Sud. Les cargos portent des pavillons étrangers, les équipages sont étrangers et les compagnies maritimes paient des taxes ailleurs qu’en Afrique du Sud.

La question de la maîtrise de l’économie par la population noire est une idée que le Sacp avait mise en avant dès 1929 et la politique du Black Economic Empowerment lui convient. Mais si cette politique est détournée et est utilisée pour servir les intérêts du capitalisme sud-africain qui détient toujours le pouvoir économique, alors les bénéficiaires du BEE deviennent qu’ils le veuillent ou non ses alliés. « Ce n’est pas parce qu’il y a promotion du capital noir que la libération nationale avance. Et une telle promotion peut dans certains cas avoir pour résultat a broad-based black economic DIS-empowerment » !

Dans l’état actuel de l’économie sud-africaine, les nationalisations ne semblent pas la panacée garantie pour une meilleure répartition des richesses, la création d’emplois et les transformations profondes qui changeraient la vie quotidienne des pauvres qui attendent toujours des lendemains meilleurs.

Plus d'informations : cosatu media monitor

Publié le vendredi 11 décembre 2009


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Afrique du Sud

économie

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