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Énergie, climat, CO2 : l’Afrique du Sud à la recherche de solutions

L’Afrique du Sud fait partie des pays gros émetteurs de gaz à effet de serre parce que sa production d’énergie repose en grande partie sur les centrales à charbon. Elle a aussi besoin d’accroître sa production énergétique pour répondre à ses besoins de développement. Confrontée à ces questions cruciales, l’Afrique du Sud doit trouver des réponses rapides, viables, acceptables par tous et sans contradictions majeures avant la conférence de Copenhague.

Experts, bureaux d’études, commissions essaient de trouver un moyen de contrôler les émissions de gaz à effet de serre par des mesures immédiates en frappant au porte-monnaie : soit en faisant payer une taxe carbone ou en adoptant un système dit "cap-and trade" , un système de titres de pollution échangeables pour les industries. L’idée est d’inclure la pollution dans les coûts de production, mais comment ?

Les avis sont partagés. Pour certains, le système " cap-and trade » semblerait plus approprié à la situation énergétique de l’Afrique du Sud car il inciterait les gros pollueurs à innover pour limiter les émissions nocives alors qu’une taxe carbone serait un casse-tête pour le législateur. Est-ce que le consommateur doit payer alors qu’il a bien peu à dire dans la façon dont on produit les biens qu’ils consomment et combien ? Pour d’autres la taxe carbone est la solution la plus simple car elle ne suivrait pas les fluctuations du marché, elle ne demanderait pas une administration chargée de contrôler et tout le monde acquitterait son droit à polluer. Payer pour polluer serait donc la solution pour changer les habitudes et laisser libre cours à l’innovation.

En attendant de savoir comment taxer la pollution, l’Afrique du Sud est confrontée à un problème immédiat : augmenter sa production énergétique pour faire face aux besoins. Personne ne veut connaître les coupures d’électricité de l’an passé qui ont coûté très cher à l’économie du pays. Il faut donc produire plus d’énergie. Eskom, la compagnie nationale a un vaste programme de rénovation de ses anciennes centrales et des réseaux existants ainsi qu’un programme de nouvelles centrales au charbon. Mais cela a un coût et pour y faire face, Eskom a déjà augmenté ses tarifs et va continuer à le faire, ce qui pénalise les consommateurs, les foyers comme les industries.

Sasol, le géant de la pétrochimie, envisage de produire lui-même la moitié de ses besoins énergétiques d’ici trois ans pour limiter sa dépendance envers Eskom. Actuellement 44 % de l’électricité produite est consommée par les géants industriels sud -africains comme Sasol.

Le PDG de Sasol a annoncé que pour diminuer la facture d’électricité qui plombe les résultats du groupe, la solution est de faire transiter du gaz naturel depuis le site de Temane au Mozambique jusqu’à l’usine de Secunda dans la province de Mpumalanga, 845 kilomètres plus loin, et de produire de l’électricité sur place pour les besoins du groupe.

Sasol a aussi depuis longtemps mis au point la technologie de production du pétrole à partir de la liquéfaction du charbon et entend bien augmenter sa production avec un nouveau site qui pourrait produire 80 000 barils par jour. Pour cela il faut exploiter une nouvelle mine de charbon et Sasol demande l’accord et l’aide de l’état. Sasol ne se contente pas d’utiliser cette technologie en Afrique du Sud, qui manque de pétrole, mais aussi en Chine et en Inde, deux pays en pleine expansion qui ont besoin d’énergie à tout prix.

Toutes ces technologies émettent de grandes quantités de dioxyde de carbone et pour limiter son émission dans l’atmosphère, l’Afrique du Sud vient d’annoncer la création d’un Centre pour la capture et le stockage des gaz émis par la combustion des énergies fossiles. La Ministre de l’énergie a déclaré que l’usage de cette technologie est une mesure transitoire pour limiter les effets des gaz nocifs dans l’atmosphère.

L’utilisation des énergies fossiles a encore de beaux jours devant elle et passer de l’utilisation des énergies fossiles à l’utilisation de l’énergie nucléaire et des énergies renouvelables ne va pas se faire en un jour. En attendant il faut trouver des moyens pour préserver l’environnement et limiter les dégâts.

Depuis 2004, l’Afrique du Sud travaille sur l’élaboration d’un atlas pour localiser les sites géologiques qui peuvent servir de centre de stockage des gaz. L’atlas sera prêt en 2010. À ceux qui craignent que cette nouvelle technologie ne fasse de l’ombre à l’innovation et la recherche pour l’utilisation des énergies renouvelables, le responsable du Centre de capture et de stockage a redit qu’il s’agissait d’une mesure transitoire et « aucune technologie ne doit être mise de côté ».

Publié le mercredi 30 septembre 2009


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