Eskom va demander à l’autorité nationale sud-africaine de régulation de l’énergie (Nersa) l’autorisation d’augmenter ses tarifs de 34%. En période de crise, cette augmentation risque de pénaliser les consommateurs et de porter un coup à l’économie.
Cette demande est dans le droit fil des projections faites par Nersa qui prévoit une augmentation des tarifs de 20 à 25 % par an d’ici 2011. Eskom a un besoin urgent de ressources financières pour faire face aux augmentations des coûts de production et son.programme de rénovation et de construction des centrales électriques.
Les ventes d’électricité par la compagnie sud africaine ont baissé et vont continuer à baisser à cause de la crise économique. Cette demande d’augmentation des tarifs arrive dans un contexte économique très mauvais. La consommation intérieure a chuté de près de 8 % pour le premier trimestre 2009 à cause du ralentissement de l’activité industrielle et de la chute de la consommation des ménages.
Pour le Cosatu, cette demande ne va pas relancer l’économie, bien au contraire. Il y a 200 tarifs différents en Afrique du Sud. Le prix du kilowatt pour les ménages varie entre 80 et 45 centimes de rand, pour les utilisateurs industriels les tarifs vont de 49 à 26 centimes de rands et parfois même baissent jusqu’à 19 centimes de rand. Entre 2003 et 2008 les tarifs ont augmenté de 57 % alors que le coût de production augmentait de 39%.
Environ 80% de la population utilisent l’électricité pour ses besoins domestiques, éclairage et cuisson des aliments. Si les consommateurs à faible revenus ne peuvent plus payer les factures, ils auront recours à une forme d’énergie plus polluante, charbon ou pétrole lampant. De plus, les mauvais payeurs verront leur connexion coupée, mais ils auront recours, comme c’est l’usage, à des branchements sauvages illégaux.Eskom n’encaissera plus les factures d’où une diminution de ces revenus.D’autre part les consommateurs se détourneront de l’achat d’appareils ménagers électriques dont ils ne pourraient pas se servir. Les petites entreprises ne pourront plus faire face aux dépenses d’électricité et risquent de licencier du personnel.
C’est pour toutes ces raisons que le Cosatu demande à Nersa de rejeter la demande d’Eskom qu’il juge excessive étant donné le climat économique défavorable.
D’autre part, le Cosatu rappelle qu’il s’oppose à ce que les plus pauvres fassent les frais de la politique désastreuse de l’énergie faite par les précédents gouvernements. Il demande au gouvernement d’intervenir financièrement pour aider Eskom qui est une compagnie nationale à faire face à ses besoins financiers pour assurer la maintenance et le développement de ses capacités.
L’énergie de l’Afrique du Sud dépend fortement du charbon et le Cosatu souhaite le développement de ressources énergétiques alternatives moins polluantes qui permettraient aussi la création d’emplois. Source Cosatu Media Monitor
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Publié le mercredi 10 juin 2009
© RENAPAS
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