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L’Anc, l’éthique et la politique

Dans son bulletin hebdomadaire Anc Today, la question sensible de la corruption de ceux qui assument des charges publiques, qu’ils soient élus ou fonctionnaires est abordée en faisant appel aux anciens, Platon et Aristote et au sociologue plus proche de notre époque, Max Weber. La question de fond reste de savoir comment prévenir et sanctionner ce genre de conduite dans un état démocratique.

Le tout nouveau ministre des transports a remis crûment la question de l’éthique en politique au goût du jour. Il a décidé de renvoyer à l’expéditeur, un groupe de dirigeants d’entreprises, le somptueux cadeau qu’ils lui avaient fait d’une voiture de luxe et de têtes de bétail. Tout le monde a salué sa conduite exemplaire. Reste que la pratique des pots-de-vin pour emporter des marchés publics reste une pratique trop courante.

La question de l’éthique en politique taraude toutes les démocraties. Platon estimait que c’était l‘ignorance qui conduisait à la malhonnêteté et pas le désir de faire mal « Tous les hommes cherchent à faire le bien, mais ils font mal par ignorance, pas par volonté de faire le mal ». Pour Aristote la recherche du bien vaut pour l’individu comme pour la communauté. « Il n’y a pas de différence de nature entre le bien pour un individu et le bien pour tous. Il est naturel de considérer l’Etat comme une communauté qui existe pour le bien de tous ». Max Weber a abondamment écrit sur « La politique en tant que vocation » et affirme que l’objectivité et la transparence sont les antidotes les plus sûres contre les conflits d’intérêts en politique et le danger de voir les émotions et les ambitions prendre le pas sur l’indépendance et l’intégrité.

À partir des réflexions de ces maîtres en éthique politique, l’Anc en vient à dire qu’il ne peut pas y avoir d’éthique en politique si ceux qui détiennent le pouvoir politique ne se sentent pas responsables de leurs actes et ne sentent pas l’obligation de rendre compte de leurs actions devant ceux qui les ont mis dans cette position de pouvoir à savoir les citoyens.

L’Anc avance qu’il a beaucoup débattu de ces questions, qu’il a mis en place un cadre législatif et des organismes de vigilance pour contrôler l’action de ceux à qui les citoyens ont confié la responsabilité des affaires publiques, mais la question n’est pas tranchée de savoir quelles sanctions appliquées à ceux qui ne respectent pas ces codes de conduite.

Ces sanctions doivent être des punitions appliquées à temps et avec fermeté afin qu’elles deviennent des instruments de dissuasion pour toute conduite qui ne respecte pas ce code de conduite. Le défi reste toutefois d’être capable de faire prévaloir les valeurs d’intégrité, de responsabilité, de transparence chez les cadres et dirigeants de l’ANC. La seule méthode reste l’éducation politique permanente pour que ce type de conduite irréprochable devienne une seconde nature, mais cela demande du temps et s’il y faute il n’a y que le recours aux conseils de discipline des divers organismes, Parlement, cabinet ministériel, fonction publique, partis politiques pour sanctionner les délinquants, mais cela prend du temps et donne lieu à toute sorte de diversion.

Il apparaît que seul un environnement et une culture de responsabilité et de transparence peuvent mettre fin à des pratiques d’enrichissement personnel qui détruisent la confiance des citoyens dans ceux qui détiennent le pouvoir et mettent l’essence même d’un gouvernement démocratique en danger. .

Plus d'informations : ANC

Publié le mardi 26 mai 2009


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