La campagne électorale de l’ANC s’est achevée par un meeting géant, où l’apparition de Nelson Mandela a déchaîné l’enthousiasme. L’Anc après des mois de turbulence vient de faire la démonstration de sa popularité à quelques jours du scrutin.
Jacob Zuma, accompagné de Nelson Mandela pour s’adresser à la foule réunie dans le stade d’ Ellis Park, restera l’image la plus forte de cette campagne , où l’Anc avait pour la première fois depuis 1994 à affronter un nouveau parti issu de ses propres rangs, le Cope. Mais le parrainage du candidat par l’icône de la lutte contre le régime d’apartheid est un atout majeur pour le candidat de l’Anc.
Il est clair que le vote des électeurs sud-africains se fait toujours selon des lignes raciales. L’Anc reste le parti de la majorité noire de la population. Pour les électeurs des townships et des zones rurales, même s’ils sont déçus des promesses non tenues du parti au pouvoir depuis 1994, l’Anc reste leur espoir pour une amélioration de leur vie quotidienne. L’Anc reste aussi l’espoir des populations métisses, indiennes ou blanches pauvres qui souffrent aussi du chômage ou des bas salaires.
L’Alliance démocratique (DA), en dépit d’efforts pour attirer les électeurs de couleur, reste le parti de la bourgeoisie blanche. Ses appels pour empêcher l’Anc d’obtenir les deux tiers des voix, ce qui lui permettrait de gouverner seul et de modifier la constitution seront peut-être entendus. Toutefois, dans la dernière édition du journal de l’Anc, Anc- Today, le Président Kgalema Mothlante a ironisé sur « l’obsession » de l’opposition par cette majorité des deux tiers en reprenant ce qu’il avait écrit en 1998 ! « ... La seule façon d’expliquer l’obsession d’une majorité des deux-tiers est de reconnaître ce que le Parti National et le Parti démocrate (les deux partis blancs d’opposition à l’époque) ont tous les deux admis : l’ANC est la seule organisation en Afrique du Sud capable de transformer notre société et de remplacer les inégalités par une vie meilleure pour tous ». Et d’ajouter que l’Anc n’a nullement l’intention de modifier une constitution qu’il lui -même adoptée et dont il est le garant
Le Cope pour sa part n’a pas fait la campagne tonitruante qu’il annonçait à sa création. Ces derniers meetings n’ont pas rassemblé les foules. Le choix de sa tête de liste, Mvume Dandala, inconnu et peu charismatique, en est sans doute une des raisons, mais plus certainement la difficulté de se démarquer clairement des propositions de l’Anc. Toutefois la dénonciation de la discrimination positive, les propos très vagues concernant le sida et les querelles de chefs ne sont pas des bons points pour attirer l’électeur qui souhaite avant tout que l’on réponde à ses préoccupations quotidiennes
Les autres partis feront très certainement les scores habituels, à l’exception peut-être du parti Inkhata qui risque de voir une partie de son électorat zoulou lui préférer le dirigeant de l’Anc Jacob Zuma , le ‘Zulu Boy » qui a de fervents partisans au Kwazulu-Natal où il a su mettre un terme aux affrontements meurtriers des années 1990.
Les alliés de l’Anc, le Cosatu et le Sacp n’ont pas ménagé leur peine pour faire campagne pour l’Anc puisque nombre de leurs dirigeants sont en bonne position sur les listes de l’Anc tant pour les élections générales que pour les élections provinciales. Le Cosatu a lancé un dernier appel à tous les travailleurs, africains, métis, indiens ou blancs « d’utiliser leurs têtes » et de voter pour que leurs revendications et priorités soient prises en considération. « Oubliez les divisions passées et le désespoir qui était devenu si grand dans notre pays. Défendez vos intérêts de travailleurs. Votez Anc ».
La victoire de l’Anc ne fait guère de doute, mais il faut attendre le verdict des urnes pour savoir jusqu’à quel point les électeurs lui feront une nouvelle fois confiance pour la transformation sociale et économique tant attendue.
Publié le lundi 20 avril 2009
© RENAPAS
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