Le Cosatu, la centrale syndicale d’Afrique du Sud regrette que le G20 n’ait pas reconnu clairement que « le consensus de Washington » était au cœur de la crise mondiale économique, et ne prenne pas en compte la crise sociale.
Le « consensus de Washington », ce modèle économique unique qui exigeait de tous les pays, quel que soit leur niveau de développement, d’accepter la loi toute puissance du marché, la déréglementation, le désengagement des états, les privatisations, la libéralisation du commerce, les coupes dans les dépenses publiques, ce dogme rigide est au cœur de la crise actuelle. C’est le responsable de l’énorme déséquilibre du système économique mondial, de la surproduction, de la suraccumulation et de la déréglementation du secteur bancaire et financier.
Le résultat catastrophique pour les peuples a été la hausse du chômage, le gel des salaires, l’ érosion des droits des travailleurs, la généralisation des emplois précaires. L’Organisation internationale du travail (OIT) estime que plus de 50 millions d’emplois vont disparaître et que 200 millions de personnes vont plonger dans la pauvreté à cause de la crise actuelle.
L’Afrique du Sud n’est pas épargnée : les travailleurs sont mis au chômage, les salaires sont gelés, les exportations sont en chute libre, comme les prix des matières premières, la production industrielle et minière est en déclin.
Le Cosatu rejette l’affirmation du G20 qu maintient que seules les lois du marché peuvent apporter des réponses à la crise. Il aurait aimé voir un changement radical de politique et la prise en compte des questions de l’emploi et de la réduction de la pauvreté qui n’ont été que des questions marginales pour le sommet qui s’est concentré sur les questions financières. Le Cosatu regrette que le G20 n’ait pas tenu compte du Pacte pour l’emploi au niveau mondial élaboré par l’OIT et qui prenait en compte l’impact social de la crise.
Le G20 aurait pu suivre l’exemple de l’Afrique du Sud qui a appelé le gouvernement, le monde des affaires, les syndicats, la société civile à travailler ensemble pour protéger les plus vulnérables et la classe ouvrière des effets de la crise en prenant des mesures industrielles, fiscales et sociales. . Toutefois le Cosatu félicite le G20 d’avoir reconnu que la crise touche d’abord les pauvres et les pays pauvres et le besoin d’une réponse collective pour atténuer les effets de cette crise sur les plus vulnérables et d’avoir décider l’augmentation des ressources pour les investissements à long terme, pour assurer la sécurité alimentaire et l’aide aux pays émergents. Le Cosatu apprécie positivement l’engagement de respecter les objectifs du Millénium pris à Glenagles, du soutien à l’emploi par des politiques d’éducation et de formation.
Le Cosatu appelle à un changement radical de l’architecture sociale du monde en mettant au cœur de cette politique la prise en compte des droits des travailleurs et le développement. Le droit à un travail payé correctement est le fondement de toute politique de lutte contre la pauvreté et la réduction des inégalités et le plein emploi devrait être la pierre angulaire de toutes les réponses à la crise économique. Des mesures immédiates doivent être prises pour venir en aide aux entreprises qui ont des difficultés d’accès au crédit afin de protéger l’emploi, pour empêcher la spéculation sur les produits alimentaires de base, pour la relance de la consommation.
Le Cosatu approuve toutes les mesures de contrôle et de régulation des systèmes financiers, le contrôle des salaires et primes des grands patrons, une meilleure régulation des accès au crédit, des sanctions contre les paradis fiscaux, et la réforme du FMI. Toutefois le Cosatu regrette le rôle primordial accordé au FMI alors que la politique menée par cette institution a été une des causes de la crise actuelle. Il est regrettable que des régions entières ne soient pas représentées au FMI, en particulier les pays pauvres. Des organisations comme l’Union africaine ou l’ ’Association des Nations du sud-est asiatique devraient être présentes au G20, au même titre que l’Union européenne.
Le Cosatu regrette également que les mesures protectionnistes prises par les pays riches dès novembre 2008 n’aient pas été condamnées alors qu’elle s’étaient engagées à ne pas les mettre en pratique. Depuis novembre 2008, 17 pays riches ont pris des mesures protectionnistes qui pénalisent les pays pauvres qui nn’ont pas les moyens de s’opposer à ces mesures.
Le Cosatu souhaite que la prochaine rencontre du G20 soit convoquée d’ici six mois pour renforcer la coordination et l’approche commune à la résolution de la crise avec la participation directe des syndicats et que ce sommet se concentre sur la mise en place d’un système économique plus humain.
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Publié le samedi 4 avril 2009
© RENAPAS
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