Les élections de 2009 vont pour la première fois mettre en concurrence non seulement l’Anc et les traditionnels partis d’opposition, mais un parti issu des propres rangs de l’Anc. Cette nouveauté oblige tous les partis à redoubler d’attention pour la qualité de leur programme et le choix de leurs candidats.
Pour l’Anc, qui doit convaincre de sa capacité à gouverner et qui doit rendre des comptes sur sa gestion passée, le ton a été donné au cours de sa conférence pour établir la liste de ses candidats. Jacob Zuma a été très clair : les candidats doivent avoir les capacités de l’emploi. « Quand un tel ne fait pas l’affaire, les gens ne disent pas un tel a échoué, mais l’Anc a échoué ». Par conséquent il prévient les futurs candidats qu’aucune faiblesse dans leur capacité à remplir leurs fonctions ne sera tolérée. Le parti sanctionnera la poursuite d’ambitions personnelles, l’enrichissement et la corruption.
Le travail des élus sera intense dès leur élection, d’autant plus que l’Anc sait que le contexte économique est mauvais. La croissance a chuté à 0,2% pour le troisième trimestre 2008, le niveau le plus bas depuis 10 ans, les licenciements risquent de se multiplier, le niveau de vie de la nouvelle classe moyenne de baisser et la pauvreté d’exploser. Or le programme de l’Anc veut réduire la pauvreté, créer des emplois, améliorer le système éducatif et celui de la santé.
L’Anc souhaite aussi que la campagne se fasse dans un climat de tolérance, en évitant les violences et les insultes à l’égard des autres partis. Au Kwazulu-Natal, province où s’affrontent depuis des décennies l’Anc et l’IFP de Buthelezi des violences ont déjà eu lieu. Mais l’Institut des Relations raciales (SAIRR) qui est un expert en la matière affirme qu’il n’y a pas à craindre d’affrontements violents pour ces élections. Dans les années 1990 l’affrontement Anc et IFP avait fait des milliers de morts dans la province et les grands centres urbains et avait failli faire échouer les discussions entre l’Anc et le gouvernement dirigé alors par F.W De Klerk.
La candidature de Jacob Zuma à la magistrature suprême a été réaffirmée avec force par l’Anc et ses partenaires qui précisent qu’il ne s’agit pas d’une candidature personnelle, mais du choix des militants du mouvement. S’il est élu, il comparaîtra devant la justice au mois d’août 2009 en qualité de président de la république, ce qui est conforme à la constitution sud-africaine.
L’Alliance démocratique (DA) parti d’opposition a fait le choix de l’excellence pour ses candidats. Le DA a largement fait appel aux universitaires, aux personnalités et experts renommés. Avec un tiers de sortant, il y a de la place pour une nouvelle génération d’élus. Le DA s’adresse majoritairement aux électeurs blancs aisés dont beaucoup avaient dénoncé en son temps la politique d’apartheid pour ses excès. Le DA a toujours du mal à recruter dans la population noire, mais selon Helen Zille, chef du parti, les listes DA refléteront « l’excellence et la diversité », signes d’un soutien croissant dans toutes les sphères de la société sud-africaine.
Le parti du Congrès du peuple (Cope)formé de dissidents de l’Anc a publié son programme et cherche à rallier à sa cause le plus possible de militants déçus de l ‘Anc. Chaque jour amène son lot de défections , le dernier en date est celui de Lyndall Shope-Mafole, directrice du département de la communication, le plus médiatique celui de la propre mère de Thabo Mbeki, Ma Epainette qui a 92 ans a quitté le parti de sa vie pour rejoindre le nouveau parti Cope en déclarant « c’est le début de la fin pour l’Anc ».
Il serait toutefois hasardeux de prédire le score que fera ce nouveau parti , aucun sondage n’ayant encore était réalisé. Par contre tous les analystes donnent l’Anc et ses alliés gagnants pour ces élections qui promettent d’être très médiatisées. Sources Cosatu Media Monitor ; Business Day ; Anc Today
Plus d'informations : cosatu media monitor ; anc ; business day
Publié le dimanche 8 février 2009
© RENAPAS
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