Il n’est pas évident de faire une différence nette entre les propositions du nouveau parti dont les dirigeants sont tous des dissidents de l’ANC et le manifeste électoral de l’ANC. Toutefois affirmer que la politique du BEE menée depuis 15 ans est responsable du manque de personnel qualifié qui fait cruellement défaut au pays à provoquer de vives réactions.
Mosioua Lekota au cours d’un meeting à affirmer que le BEE n’avait bénéficié qu’à une petite élite et que les pauvres étaient toujours sans emploi et il a avancé l’idée que l’attribution d’un emploi ne devait pas avoir pour seul critère la race, mais que « les gens devaient être recrutés sur leur expertise, leur savoir et leurs compétences, plutôt que la couleur de leur peau » et d’ajouter que le BEE était une « discrimination contre les Blancs »
Dans un article, du Star, la journaliste Christine Qunta revient sur les faits historiques qui ont mis la population noire à l’écart du développement économique du pays. Dès 1911, la loi sur le travail dans les mines avait sélectionné 32 types d’emplois qui devaient être réservés aux Blancs En 1922, la loi sur l’apprentissage exigeait que les candidats à un contrat d’apprentissage aient fréquenté l’école pendant 6 ans au moins, ce qui était impensable et impossible pour les Noirs. En 1951, la loi sur les travailleurs du bâtiment interdisait quiconque en zone urbaine d’employer des Africains dans le bâtiment et 11 autres types d’emplois A partir de 1924, la politique des emplois réservés était devenu la norme et la pratique dans l’économie sud-africaine. Toutes ces mesures, associées au contrôle sur la population et à l’éducation au rabais, ont exclu les Africains de tous les emplois qualifiés et ce sont ces lois raciales qui sont à la racine du manque de personnel qualifié, du chômage massif et de la pauvreté aujourd’hui.
La politique du BEE et de la discrimination positive sont depuis les années 1990 des sujets de discussion dans les rangs de l’Anc et de ses alliés, le Cosatu et le Sacp et la journaliste du Star s’indigne à juste raison d’entendre un ancien dirigeant de l’Anc tenir le même discours que les plus réactionnaires des dirigeants blancs. La politique du BEE et de la discrimination positive resteront à l’ordre du jour car l’économie nationale ne peut pas continuer à se satisfaire des compétences de seulement 12,8 % de la population.
Le porte-parole du Cosatu reprend cette argumentation et précise que la « race « n’a jamais été le seul critère de recrutement, mais que si l’on abandonne le critère de la race « toute la politique de la discrimination positive perd son sens ».
Le Cosatu dénonce le double langage du Cope qui en jouant sur les mots veut éviter de dire que depuis 1994 la distribution des richesses a bien peu changé dans le pays, que le racisme est toujours trop présent dans le monde du travail.
Il ne peut pas y avoir un partage plus équitable des richesses sans une politique volontariste pour redresser les torts et réparer les dommages faits à la majorité de la population noire par la politique raciste du système d’apartheid.
Plus d'informations : cosatu media monitor
Publié le samedi 17 janvier 2009
© RENAPAS
© RENAPAS
Pour nous contacter
Conception du site : AB
Site réalisé sous SPIP