L’Afrique du Sud vient d’abandonner son projet de construire une nouvelle centrale nucléaire alors que deux consortiums, Areva et Westinghouse étaient sur les rangs pour remporter l’appel d’offre. La crise financière oblige Eskom et le gouvernement sud-africain à revoir leur stratégie pour répondre aux défis de l’approvisionnement énergétique du pays.
L’Afrique du Sud n’a tout simplement pas les moyens aujourd’hui de s’offrir une centrale nucléaire à 200 milliards de rands, mais, avec moins d’argent, elle peut construire deux centrales à charbon et réhabiliter des centrales plus anciennes. L’Afrique du Sud dispose de vastes réserves de charbon et cherche à réduire sa production d’émissions à effet de serre par des technologies nouvelles.
Elle recherche aussi à utiliser les énergies renouvelables, en particulier l’énergie solaire, le vent n’étant pas une bonne option pour un pays comme l’Afrique du Sud. Toutefois avant d’utiliser l’énergie solaire à grande échelle, il faudra du temps et de la recherche. L’hydro électricité importée du grand projet de barrage Inga sur le fleuve Congo en République démocratique du Congo est toujours une option envisagée.
L’Afrique du Sud n’abandonne pas pour autant toute idée de construire des centrales nucléaires, mais l’idée aujourd’hui est de construire plusieurs petites unités plutôt qu’une méga centrale dont l’opinion publique ignore tout. Les tractations se sont faites dans la discrétion feutrée des cabinets de direction d’Eskom et des ministères, sans aucun débat public.
Eskom doit répondre à la demande croissante d’énergie et la société projetait d’augmenter sa capacité de production à 40 000 MW dans les vingt prochaines années. La récession économique va certainement diminuer cette demande à court terme, mais le recours à l’énergie nucléaire reste certainement une option très probable à plus long terme.
Pour construire ses futures centrales nucléaires, l’Afrique du Sud ne procédera pas en lançant un appel d’offre, mais en recherchant des partenaires pour construire une industrie nucléaire dans le pays capable de réguler, surveiller et assurer la maintenance des centrales.
L’argent rare a le curieux effet de stimuler l’imagination des hommes politiques comme celui des financiers et des chercheurs pour trouver les bonnes solutions au moindre coût.
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Publié le mardi 9 décembre 2008
© RENAPAS
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