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Zimbabwe : alerte au choléra

Le Zimbabwe est victime d’une épidémie de choléra sans précédent, qui a débuté à la mi-octobre à Harare, la capitale, pour s’étendre dans tout le pays. L’état de décrépitude du pays à accélérer la propagation de l’épidémie, y compris dans les pays limitrophes en particulier en Afrique du Sud où se réfugient des milliers d’immigrants légaux et illégaux.

Devant la vitesse de la propagation de l’épidémie, la Ministre de la santé Barbara Hogan, a fait une déclaration qui prend acte des faits et qui donne une série de mesures préventives et curatives à prendre en urgence. Des cas de choléra sont déclarés au nord de la province du Limpopo, limitrophe du Zimbabwe. L’hôpital de Beitbrige reçoit 200 patients supplémentaires par jour et l’on comptabilisait 60 morts au 20 novembre. Les personnes les plus touchées sont les chauffeurs routiers qui traversent le Zimbabwe. Mais l’on compte aussi des cas dans trois autres provinces sud-africaines.

Le ministère de la santé a immédiatement réagi en mettant en place tout un dispositif d’intervention en priorité dans la province la plus touchée, le Limpopo et a envoyé médicaments et équipements pour des hôpitaux sous tentes. Du personnel médical supplémentaire a été envoyé sur place et des contacts ont été pris avec les organisations internationales. Des experts et techniciens hydrauliques sont aussi sur place pour tester la qualité de l’eau. Ces mesures concernent aussi bien l’Afrique du Sud que le Zimbabwe.

Mais étant donné l’importance de l’épidémie, la Ministre Barbara Hogan insiste sur l’aide qui doit être apportée au Zimbabwe étant donné l’état de délabrement de toutes les structures médicales. Une aide d’urgence doit être apportée à la population du Zimbabwe pour lui donner accès à une eau potable et saine.

La Ministre de la santé a dans cette déclaration développé un plan d’action en neuf points qui concerne aussi bien l’Afrique du Sud que le Zimbabwe et qui insiste sur la coordination entre tous les acteurs, y compris le Ministère de l’intérieur concerné par la politique d’immigration. Des recommandations précises sont faites aux voyageurs qui passent par la ville frontalière de Beitbrige sur la consommation de l’eau qui doit être bouillie ou javellisée, sur le traitement des matières fécales, sur des pratiques simples d’hygiène et d’alimentation.

Barbara Hogan conclut sa déclaration en faisant valoir quelques leçons à tirer de cette épidémie de choléra. La nécessité de fournir des services de base de qualité à tous pour l’eau et l’assainissement, la nécessité d’informer les populations en cas d’épidémie, comprendre qu’aucune communauté n’est à l’abri d’une épidémie et enfin que tous les malades doivent être soignés de la même façon qu’ils soient originaires de la localité ou étranger. En coordonnant les efforts, en appliquant ces mesures et recommandations la Ministre affirme que c’est là le meilleur moyen d’enrayer l’épidémie et de protéger tous les groupes de population.

Le même jour, Morgan Tsvangirai, le dirigeant du parti d’opposition MDC, a lancé un cri d’alarme sur la crise humanitaire qui frappe le Zimbabwe. La famine menace des milliers de Zimbabwéens et l’épidémie de choléra qui coûte la vie à près de 50 personnes chaque jour, risque de s’aggraver avec la venue de la saison des pluies.

Il remercie le Groupe des Anciens, Kofi Annan, Jimmy Carter, Graca Machel pour leur engagement et leur volonté de tout faire pour trouver des solutions à la catastrophe humanitaire annoncée.

Il rappelle que le refus du Président Mugabe de ne pas les autoriser à voir l’étendue du désastre causé par les politiques calamiteuses menées par son gouvernement et aggravées par le refus de mettre en œuvre l’accord signé le 15 septembre pour un partage du pouvoir.

Devant le manque de volonté du parti au pouvoir de trouver une solution politique le MDC se doit de mettre en avant la situation des populations qui souffrent et demande de l’aide à toutes les organisations avec lesquelles il se dit prêt à travailler.

L’urgence toutefois ne détournera pas le MDC de la table des négociations pour trouver une solution politique qui reconnaisse que le peuple du Zimbabwe a voté pour le changement et que le MDC trouve toute sa place dans un nouveau gouvernement d’unité.

Ce qui se passe en ce moment montre clairement la mauvaise foi du pouvoir qui tente de renommer aux mêmes postes, ceux qui ont mené le pays à la ruine et le harcèlement dont sont victimes les militants du MDC.

Le dirigeant de l’opposition dénonce sans ambiguïté le rôle négatif de la médiation menée par le Président Thabo Mbeki. « Il ne semble pas comprendre combien la situation au Zimbabwe est désespérée et les solutions qu’il proposent trop petites. Il ne facilite pas le rapprochement des deux parties parce qu’il ne comprend pas ce qu’il faut faire. De plus sa position partisane en faveur du Zanu PF au détriment d’un dialogue véritable, a rendu impossible pour le MDC de continuer à négocier sous sa médiation ». Il demande donc à la SADC, présidée par le Président Kgalema Motlanthe, de récuser le médiateur actuel.

En attendant un règlement politique, le peuple du Zimbabwe a besoin d’une aide humanitaire urgente.

Plus d'informations : cosatu media monitor

Publié le jeudi 27 novembre 2008


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