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Une transition tranquille pour l’Afrique du Sud

L’Afrique du Sud vient de traverser une crise politique sans précédent, mais les deux rivaux Thabo Mbeki et Jacob Zuma ont adressé à leurs compatriotes des discours apaisés et dignes, dans la tradition de l’ANC. Jacob Zuma a rendu hommage au travail accompli par le « camarade Thabo Mbeki » et le Président Thabo Mbeki en « membre loyal de l’ANC » a accepté la décision de la direction de son parti.

Tous les deux ont insisté dans leurs discours sur la nécessité de l’unité du parti l’un « pour se concentrer sur les défis » à relever pour assurer une vie meilleure à tous, l’autre a affirmé avoir agi selon les valeurs historiques de l’Anc « pour que l’Afrique du Sud appartienne à tous ceux qui y vivent ».

Jacob Zuma a rappelé combien la décision à prendre a été douloureuse « la plus difficile de toute l’histoire de la direction de l’Anc », mais elle était indispensable pour les intérêts du pays. « Le pays a besoin d’un parti de gouvernement fort et uni au gouvernail du pays ». Il a insisté sur la nécessité de regagner la confiance populaire dans l’Anc et son gouvernement. « Une fois que ce niveau de confiance est affaibli, l’Anc n’a pas d’autre alternative que de prendre des mesures ».

Il a rendu hommage au travail accompli par le Président Mbeki, tant sur le plan intérieur que sur le plan international et rappelé que le gouvernement précédent était un gouvernement dirigé par l’Anc et que par conséquent le pays peut ‘ espérer une transition tranquille, car il n’y a pas de changement de parti, seulement un changement à la tête du gouvernement ».

Il a appelé les ministres et membres du gouvernement à rester à leur poste et à continuer à travailler, il a aussi voulu rassurer ses compatriotes en assurant que les fonctionnaires ne sont pas affectés par ce changement à la tête du pays et les membres de son parti en annonçant que la direction va aller de province en province pour revitaliser l’organisation et les structures du parti.

La Coupe du monde de football aura bien lieu comme prévu en 2010 pour le plus grand bénéfice du pays et du continent. Mais la tâche urgente de la nouvelle équipe est de préparer les élections du printemps 2009 Après les élections la tâche du nouveau gouvernement sera de rendre effective les résolutions de la conférence de Polokwane concernant les secteurs-clés du développement : la santé et l’éducation. Il s’est voulu rassurant auprès des décideurs économiques en affirmant que la politique économique resterait la même avec des objectifs de croissance permettant de répondre aux défis du développement.

En ce qui concerne la justice il a réaffirmé que son indépendance était la clé de voûte de la constitution et que la transformation nécessaire serait faite pour que tous « pauvres et riches, ruraux et urbains, hommes et femmes » aient accès une justice impartiale.

En conclusion, il s’est félicité « du calme et de la maturité politique « qui ont accompagné ces moments difficiles et affirmé sa confiance dans la stabilité politique retrouvée et indispensable pour relever les défis du pays.

De son côté, dans son discours d’adieux, le Président Mbeki a rendu hommage aux grandes figures historiques du mouvement du libération, Albert Luthuli, Oliver Tambo et Nelson Mandela, et remercié ses compatriotes de lui avoir confié la direction des affaires du pays pendant 14 ans, en tant que vice-président, puis président du pays. Il a réaffirmé qu’il avait toujours agi au mieux des intérêts du pays dans un esprit de désintéressement personnel.

Il reconnaît que tous les efforts déployés pour sortir le pays de la pauvreté abjecte héritée du système d’apartheid « n’ont pas été équitablement et pleinement partagés par tout le monde, d’où il résulte que la plus abjecte pauvreté coexiste toujours avec une extraordinaire opulence ».

Il a fermement démenti avoir, lui ou son cabinet, interféré dans le travail de la justice, ni influencé le travail du procureur général. « Je voudrais assurer la nation que nos gouvernements successifs depuis 1994 n’ont jamais agi d’aucune manière que ce soit pour délibérément violer la constitution et la loi ».

Il a affirmé sa confiance dans le gouvernement qui va lui succéder et le travail qu’il va faire pour améliorer les conditions de vie de tous et trouver les solutions pour répondre aux défis de la pauvreté, du chômage, de la santé, de l’éducation,du crime et de la corruption. « Le désespoir n’a jamais défait l’adversité. Des temps difficiles exigent courage et résilience ».

Le nouveau président Kgalema Mottlanthe et son équipe vont se mettre au travail dans climat apaisé . Il leur restera de faire en sorte que le pays retrouve la stabilité politique et l’unité indispensables pour que l’Afrique du Sud aille de l’avant. Source ANC Today Special issue

Plus d'informations : ANC

Publié le mardi 23 septembre 2008


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