Le Cosatu qui va fêter ses 22 ans d’existence est une puissante fédération syndicale qui compte près de deux millions d’adhérents. Comme il est de coutume, un message a été adressé à tous les travailleurs sud-africains et des manifestations ont eu lieu dans tout le pays. Le message est l’occasion pour la direction syndicale de faire le point sur les avancées, les retards et les prochaines actions à mener.
Parmi les points négatifs, le faible nombre d’adhérents parmi les plus exploités des travailleurs : les ouvriers agricoles, les domestiques et. les agents de sécurité. La critique la plus vive et nouvelle est faite à l’encontre des dirigeants « paresseux et corrompus qui ternissent le nom du syndicat et à qui nous disons : s’il vous plaît quitter le mouvement syndical maintenant ».
Pour l’année qui vient le Cosatu va centrer son activité sur plusieurs thèmes, résumés dans le slogan « Défendons nos acquis démocratiques- Luttons contre le chômage- Finissons en avec la pauvreté et les inégalités ! créons des emplois dignes de ce nom ! »
En 2009, des élections vont avoir lieu et le Cosatu, allié de l ‘ANC et du SACP veut assurer la victoire de l’ANC qui depuis son arrivée au pouvoir en 1994, en dépit des erreurs et des efforts considérables encore à faire, a amélioré la vie quotidienne de milliers de sud-africains.
Une victoire de l’Anc, après la conférence de Polokwane, où une nouvelle orientation à été choisie devrait renforcer la lutte contre la pauvreté et le chômage. Au cours de cette conférence, les militants ont dénoncé l’élite qui prenait les décisions sans tenir compte de la volonté de la base et qui profitait du pouvoir pour accumuler une richesse par trop voyante.
Le pouvoir d’achat est aujourd’hui mis à mal par l’inflation et la hausse vertigineuse des prix alimentaires, de l’essence et de l’électricité. Pour se nourrir, une famille pauvre doit dépenser plus de la moitié de ses maigres revenus. La hausse des taux d’intérêts pèse lourdement sur les budgets des familles moyennes qui ont des crédits à payer.
Pour les syndicats, ces augmentations n’ont pas été compensées par des augmentations de salaires suffisantes et beaucoup de familles vivent plus mal que les années passées. Les négociations salariales à venir s’annoncent difficiles.
La crise de la production électrique touche non seulement les foyers qui subissent de nombreuses coupures, mais elle a un impact sur l’industrie et pourrait très vite mener à des licenciements, on parle déjà de la suppression de 30 000 emplois dans le secteur minier. Dans ces conditions, le Cosatu se demande comment l’objectif de réduire de moitié le chômage et la pauvreté d’ici 2014 pourra être atteint, or il y a encore 20 millions de pauvres en Afrique du Sud.
Les inégalités sont toujours criantes, les riches sont toujours plus riches et les hommes blancs sont toujours à la tête des plus grosses fortunes. Le responsable de la banque ABSA a gagné 17 millions de rands l’an dernier, alors que le salaire moyen d’un employé de banque est de 4167 rands, autrement dit le patron gagne 350 fois ce que gagne un employé. La politique du BEE n’a produit qu’un effet marginal sur les inégalités de race et de genre.
Le Cosatu conclut son message par une longue liste de revendications. La semaine de 40 heures ; un salaire décent pour tous ; la création d’emplois et la fin du travail partiel et temporaire ; le respect des conditions de sécurité au travail ; une stratégie industrielle pour ne plus être dépendant de l’exportation des matières premières, mais pour une industrie de transformation créatrice d’emplois ; l’accès à l’éducation et à la formation professionnelle pour les jeunes ; une augmentation massive des investissements publics dans les infrastructures et les services ; la fin de l’exploitation brutale des ouvriers agricoles,des ouvriers du bâtiment et des travailleurs illégaux.
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Plus d'informations : cosatu Media Monitor
Publié le vendredi 2 mai 2008
© RENAPAS
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