La conférence nationale de l’ANC de décembre marquera très certainement un tournant dans l’histoire du mouvement de libération. Les militants font leur choix dans les sections au niveau local et provincial avant d’envoyer leurs délégués à Polokwane où se tiendra la conférence nationale. La rivalité entre Thabo Mbeki et Jacob Zuma alimente commentaires et analyses.
La 52e conférence qui va se dérouler du 16 au 20 décembre dans la province du Limpopo va accueillir près de 5000 personnes dont 4075 délégués ayant le droit de vote, 425 délégués sans droit de vote, 130 observateurs et 300 invités
Le Comité national exécutif a retenu des propositions d’amendements à la constitution du mouvement parmi lesquels l’adoption d’un quota de 50% de femmes élues, la création d’une Ligue des vétérans, un comité national exécutif élargi à 80 ou 90 membres. Mais tous les regards seront pour celui qui prononcera le discours de clôture car il sera le nouveau président de l’ANC qui aura un rôle déterminant pour l’élection présidentielle de 2009.
Pour la première fois de son existence, l’ANC n’a pas réussi à apaiser les tensions entre deux factions rivales, celle qui soutient Thabo Mbeki et celle qui soutient Jacob Zuma. Les structures provinciales font faire la différence en élisant leurs représentants à la conférence nationale, mais il semble que la contestation entre les deux favoris sera serrée, les autres candidats comme Tokyo Sexwale, Cyril Ramaphosa n’ayant jusqu’à présent recueilli que peu de soutien dans les votes des provinces.
On sait déjà que les régions du Kwazulu-Natal et du Mpumalanga ont choisi Zuma, celles du Cap-Ouest et du Cap-Est, Mbeki. Dans les autres provinces, il faudra attendre le verdict du vote à bulletins secrets pour savoir définitivement qui l’emportera. La Ligue de la jeunesse a choisi Zuma, la Ligue des femmes est encore hésitante. Ces votes qui vont finir cette semaine donnerontt un avant-goût de ce que sera la conférence nationale.
Les deux candidats, dont les personnalités sont opposées à l’extrême, Thabo Mbeki un intellectuel distant, Jacob Zuma, un tribun exubérant, ont fait passer à l’arrière-plan les grandes questions déterminantes pour l’avenir du pays.
Celui qui sera le nouveau président de l’ANC devra, après avoir fêté sa victoire, réunifier un mouvement aujourd’hui très divisé qui avait promis en 1994 une vie meilleure pour tous. Les progrès accomplis n’ont pas encore réussi à diminuer la pauvreté, à créer des emplois, à lutter contre la corruption, à mettre un terme à la violence et à avoir une politique déterminée et claire pour endiguer l’épidémie du VIH/sida. Ce sont là les grandes défis à relever.
Plus d'informations : Cosatu Media Monitor
Publié le vendredi 23 novembre 2007
© RENAPAS
© RENAPAS
Pour nous contacter
Conception du site : AB
Site réalisé sous SPIP