Quelques jours avant la réunion du Comité national exécutif de l’Anc, le Président Thabo Mbkeki est la cible de violentes critiques de la part de ses alliés du Sacp et du Cosatu. L’opposition, de son côté, ne lui laisse guère de répit et l’attaque sur plusieurs fronts.
Alors que le pays célébrait les dix ans de la nouvelle constitution adoptée le 8 mai 1996 et que le Président dans sa lettre hebdomadaire de ANC Today insistait sur les aspects positifs de cette constitution qui garantit " la dignité et les droits de chaque citoyen, le droit au peuple de gouverner et la résolution des conflits par des moyens pacifiques ", l’opposition dénonçait la pratique du " floor crossing " qui accorde le droit à un élu de changer de parti au cours de son mandat , sans retourner devant les électeurs.
Cette pratique peu démocratique qui ne tient aucun compte du choix initial des électeurs a permis à de nombreux élus de rallier le parti majoritaire. L’Alliance démocratique va même jusqu’à accuser l’Anc d’attirer les élus de l’opposition en leur offrant des postes au gouvernement.
Le Président Mbeki dans sa lettre rappelle que cette pratique avait été adoptée par une large majorité de députés, toutes tendances confondues et qu’en 2002 la Cour constitutionnelle avait fait remarquer que seuls des députés de l’ANC et du IFP avaient émis des objections à cette pratique, alors que les députés des partis d’opposition étaient " pour une absolue liberté de changer de parti en cours de mandat ".
Si cette pratique pose question aujourd’hui, le Président estime qu ‘une discussion doit s’ouvrir pour proposer des amendements à la constitution jugés nécessaires pour améliorer le fonctionnement démocratique des institutions.
Du côté de ses alliés, les reproches les plus cinglants viennent du SACP qui dans un document préparatoire à sa conférence nationale de l’an prochain dénonce " la présidentalisation du pouvoir ". Ce pouvoir présidentiel est renforcé par une nouvelle élite politique de technocrates et de dirigeants capitalistes qui ont profité du Black Economic Empowerment au détriment des cadres politiques issus de la classe ouvrière, syndicalistes, jeunes, femmes , minorités.Ce pouvoir présidentiel fort et centralisé affaiblit le rôle du Parlement et des autres institutions aboutissant à un déséquilibre du pouvoir
Le Cosatu a lui aussi dénoncé l’autoritarisme du pouvoir n’hésitant pas à dire que ce style de gouvernement est " une dérive proche de la dictature ". La centrale syndicale reproche aussi au Président d’avoir évoqué l’élection possible d’une femme au poste suprême de l’état, alors que le choix du candidat pour les élections de 2009 n’est pas encore fait. Mais plusieurs syndicats,dont le puissant syndicat de la métallurgie, ont ouvertement soutenu Jacob Zuma durant son procès et après son acquittement il est devenu leur candidat potentiel.
Ces attaques annoncent une lutte acharnée pour la course à la succession présidentielle pour les prochaines élections de 2009, d’autant que le secrétaire général du SACP vient de poser la question clé " Pendant combien de temps peut-on survivre en tant que parti dans une démocratie sans se présenter aux élections ? c’est une question fondamentale ". Sources AncToday, Sacp et Cosatu .
Plus d'informations : ANC, SACP et COSATU
Publié le lundi 29 mai 2006
© RENAPAS
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