La société sud-africaine porte toujours les stigmates des divisions raciales. La communauté blanche reste toujours celle qui jouit d’un niveau de vie élevé, d’un accès aux emplois les plus qualifiés. La majorité noire est encore pauvre et forme les cohortes d’ouvriers non qualifiés. Pour changer cette situation, l’école est la clé pour une transformation en profondeur, mais l’héritage est lourd.
L’apartheid avait fait de l’école un des fondements de sa politique. Aux Blancs, l’accès à une école de qualité, puis à l’université, ce qui ouvrait les portes de la maîtrise politique et économique du pays ; aux Noirs, " l’éducation bantoue " fournissant la main d’œuvre nécessaire pour les mines, l’industrie et l’agriculture.
.La ségrégation scolaire persiste : si des élèves noirs vont dans des écoles jadis réservées aux élèves blancs, aucun élève blanc ne fréquente les écoles historiquement réservées aux élèves noirs. Comme beaucoup d’écoles noires n’enseignent pas encore les mathématiques et les sciences, ce sont les élèves noirs qui n’ont pas la maîtrise de ces disciplines pourtant fondamentales.
Les frais de scolarité sont une des sources de revenus des établissements scolaires pour améliorer la qualité des bibliothèques, des laboratoires, du matériel pédagogique. Plus les parents sont riches, plus ils peuvent payer des frais élevés, meilleures sont les écoles que fréquentent leurs enfants. Comme les établissements admettent seulement les élèves qui habitent dans leur secteur géographique, les familles riches, vivent dans les quartiers chics où se trouvent les bonnes écoles et la boucle est bouclée. L’accès à l’université reste toujours un privilège blanc car les études coûtent cher, en moyenne les frais annuels sont le double du revenu annuel d’une famille noire.
Pour rompre ce cercle vicieux, à la fin des années 1990, le gouvernement avait décidé un redéploiement géographique des enseignants, mais cela n’a pas donné de résultats probants, 90% des enseignants blancs enseignent toujours dans des écoles historiquement réservées aux blancs.Des mesures vont être prises pour accorder la gratuité scolaire aux familles pauvres dès la rentrée 2006.
Des efforts considérables sont faits par le gouvernement pour changer la situation. En 2004, les Sud-africains de moins de 30 ans avaient en moyenne accompli une scolarité de dix ans, le budget pour l’éducation se taille la part du lion dans le budget national et pourtant les divisions et inégalités raciales persistent. Source Business Day
Publié le samedi 20 mai 2006
© RENAPAS
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