Le Président Mbeki est confronté à des turbulences sociales et politiques qui malmènent son parti, l’ANC, et le gouvernement : manifestations dans les townships, avenir incertain de son vice-président mêlé à une affaire de corruption et scandale "oilgate".
Ces dernières semaines, des manifestations ont embrassé les townships, comme au temps de l’apartheid avec rues bloquées, pneus en feu, heurts avec la police. Les habitants de ces townships et bidonvilles ont crié leur colère devant la lenteur des améliorations de leur vie quotidienne. Le gouvernement a pourtant fait des efforts considérables pour améliorer les conditions de vie des plus pauvres, mais à l’héritage très lourd s’ajoute le chômage et les licenciements. La question agraire et la politique de restitution des terres, sans spoliation, ni expulsion, est un processus très lent qui impatiente ceux qui attendent ces terres et qui vivent toujours très mal.
Le sort du vice-président Jacob Zuma est lié au procès de son conseiller financier qui vient d’être condamné à 15 ans de prison pour corruption dans une affaire de ventes d’armes. Jacob Zuma, considéré comme le meilleur candidat présidentiel pour les prochaines élections, a reçu le soutien des deux alliés de l’ANC dans l’alliance tripartite, le COSATU, le Congrès des syndicats sud-africains, et le SACP, le Parti communiste sud-africain Le président Mbeki et l’ANC penchent pour la démission de Jacob Zuma de son poste de vice-président, mais celui-ci refuse cette solution qu’il considère comme un règlement de comptes politique. La question est si délicate que le Président et la direction de l’ANC s’accordent un délai de réflexion avant de prendre une décision.
Le scandale "Oilgate" a révélé que la société nationale PetroSA a donné à l’ANC 11 millions de rands pour sa campagne électorale de 2004. Ces révélations faites par le quotidien Mail and Guardian lui ont valu d’être censuré. C’est la première fois que cette mesure est utilisée, alors qu’elle était fréquente au temps de l’apartheid, surtout pendant la période de l’état d’urgence dans les années 1980. Invume Investments, une société liée à l’ANC aurait servi d’intermédiaire, de plus deux ministres seraient impliqués dans cette affaire. Sources Mail and Guardian, Business Day, Southscan.
Publié le dimanche 12 juin 2005
© RENAPAS
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