Devant un désastre national, il fallait au moins un plan d’urgence pour lutter contre les viols, violences et féminicides. Dans un discours au Parlement, le Président Ramaphosa a annoncé plusieurs mesures. La question est de savoir si elles seront suivies d’effets concrets et rapides pour mettre un terme au massacre.
Les dernières chiffres concernant les violences faites aux femmes sont à la hauteur de la colère des féministes qui multiplient leurs actions : 179 683 d’agressions contre les femmes recensées depuis le début de l’année. Devant l’Assemblée nationale, réunie en séance exceptionnelle, le Président Ramaphosa a repris à son compte les termes de crise et de « guerre contre les femmes » termes utilisés par les manifestantes de #amInext après le meurtre d’une étudiante de l’université du Cap et d’une championne de boxe.
Cette violence genrée est le « reflet d’une crise aggravée de la violence dans notre pays » a affirmé le Président, prenant aussi en compte la violence contre les immigrants africains qui a ravagé les townships autour de Johannesburg il y a quelques jours. Il a aussi dénoncé l’éducation donnée aux garçons et hommes jeunes « exposés quotidiennement aux attitudes et pratiques patriarcales, et souvent encouragés à prouver leur masculinité par la domination et la violence ».
Avec une enveloppe budgétaire de 71 millions d’euros, une somme qui sera prélevée sur les budgets de plusieurs ministères, le plan prévoit de mettre l’accent sur la prévention ; le renforcement du système judiciaire et policier ; une augmentation du nombre des centres d’accueil ; l’amélioration de la situation économique des femmes et dans l’immédiat le renforcement des peines pour les violeurs de femmes et d’enfants.
Mais entre les paroles et les actes, la réalité vécue par les femmes a creusé un gouffre de souffrances et de tourments si profond que le discours en laisse plus d’une sceptique. Une députée du parti IPF résume bien cela : « le décalage entre ce nos femmes supportent et ce que fait votre gouvernement pour y répondre est absolument alarmant. On nous avait promis un Conseil national contre la violence genrée en 2012. Il ne s’est rien passé. Année après année, le discours à la nation, nous promet des interventions pour lutter contre la violence genrée, nous n’avons rien vu venir ».
Publié le samedi 21 septembre 2019
© RENAPAS
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