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Uber au Cap, ici pas mieux qu’ailleurs

Uber sévit aussi dans la ville du Cap en Afrique du Sud et a bien l’intention d’étendre son activité dans d’autres pays d’Afrique australe. Là-bas comme ailleurs, les promesses de faire de l’argent facile et de travailler à sa guise sont largement contredites par la dure réalité du travailler plus pour gagner moins.

Alléchés par les promesses, les Sud–Africains et les immigrés des pays de l’Afrique de l’ouest, Burundais, Congolais, Centrafricains, essaient de trouver des clients à la sortie de l’aéroport. Ils restent là jour et nuit dans l’attente de la course. « Nous n’avons n’a pas le choix. Nous devons rester assis ici et attendre. Nous devons travailler un nombre fou d’heures pour faire assez d’argent pour vivre » avoue un chauffeur qui a fait quatre courses en 18 heures d’attente.

Comme les autres, il s’est fait prendre au piège de la perspective d’être son propre patron. Mais pour avoir une voiture impeccable et récente, il l’a acheté en « partenariat » avec une société qui lui a avancé l’argent. Finalement au lieu d’être le boss, il en deux sur le dos qui réclament leur pourcentage sur les gains. A la fin du mois, il ne lui reste pas grand chose pour vivre.

Pour 95 heures de travail par semaine, il gagne 4625 rands, il en donne 925 à Uber, soit 20% de son gain. Pour son véhicule il paye 2500 rands, pour l’essence 1000 rands, il paie aussi le lavage trois fois par semaine. Quand il fait ses comptes, il a dépensé 125 rands de sa poche pour travailler une moyenne de 13 à 14 heures par jour. « Ce système n’est pas bon pour nous. C’est bien pour la compagnie et pour les clients ».

La représentante d’Uber au Cap affirme que la compagnie a créé au moins 4000 emplois et que personne n’est obligé de passer de longues heures au volant. La compagnie vérifie les heures passées au volant, dit-elle Cependant, avec la fatigue, le manque de sommeil, les accidents sont de plus en plus nombreux.

Mais que faire d’autre ? Les chauffeurs sont souvent originaires de pays qu’ils ont du fuir à cause de la situation politique, comme la RDC ou le Zimbabwe, ils n’ont pas d’autres options que d’accepter les conditions d’Uber. Pas question de s’organiser en syndicat, bien sûr, et quand ils expliquent leurs conditions de travail aux gens, on leur répond qu’en Chine, les gens travaillent pour un bol de riz.

Uber sait tout cela, c’est pourquoi il en profite et a fait de « conduis ou crève » sa devise préférée, mais il ne l’affiche que dans ses bureaux, loin du Cap.

Plus d'informations : Ground Up

Publié le dimanche 29 mai 2016


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