Qu’est ce qui rapproche Trump, l’homme blanc misogyne et populiste, de Zuma, l’homme noir, polygame et populiste ? Un fond commun de patriarcat qui transcende la race, la classe, la culture et la géopolitique, écrit Lyn Snodgrass, dans un article paru dans The Conversation.
Entre ces deux homme si dissemblables, l’un blanc, riche, éduqué, un privilégié dans une démocratie bien établie, l’autre né de parents pauvres, sans éducation, mais militant pour la libération de son pays, une démocratie naissante, il existe une valeur commune : la suprématie masculine.
Ni dans leurs discours, ni dans leur attitude, ces deux hommes ne remettent en cause la domination masculine qui permet d’asservir les femmes, de les dominer et de les reléguer dans des rôles « ancestraux » de servantes au service des hommes. Cette « culture » n’est jamais remise en cause, ni par eux–mêmes, et pire encore, ni par les femmes qui s’enthousiasment pour leurs discours virils et leur apportent soutien.
Le retour triomphant du sexisme et du patriarcat fait dire à Lyn Snodgrass que les hommes et les femmes sont responsables de la persistance des structures patriarcales du pouvoir et « les hommes sont bien évidemment les principaux bénéficiaires de ce système ».
Quand Trump insulte ses rivales républicaines ou explique que sa rivale démocrate Hillary Clinton joue la carte « féministe » car elle n’a rien d’autre dans son programme ou que Zuma, accusé de viol pour sa défense dit qu’un mâle zulu est obligé de « satisfaire » une femme, où est la différence ? Et pourtant tous deux sont applaudis par des femmes. Trump séduit les femmes américaines par ses propos xénophobes, racistes et anti immigration. Zuma a le soutien des femmes de l’Anc, qui était un des puissants mouvements féministes en Afrique du Sud.
Le paradoxe dans cette résurgence du patriarcat et du sexisme est que deux femmes pourraient bien arriver à la magistrature suprême dans les prochains mois. Hillary Clinton pour les Etats-Unis, ce qui mettrait un terme à 227 années de présidence masculine. On parle beaucoup de Nkosazana Dlamini-Zuma pour succéder à son ex-mari à la tête de l’Anc et du pays ; ce qui ferait d’elle la première femme à la tête de l’Anc depuis sa création, il y a 104 ans.
Lyn Snodgrass pose la question évidente : quelle différence avec des femmes présidentes ?
L’espoir est fort de voir ces femmes d’autorité faire avancer la cause des femmes, espoir souvent déçu et les exemples ne manquent pas de Margaret Thatcher à Indira Ghandi ou Golda Meir. Mais aujourd’hui, ces deux femmes si elles arrivent à la magistrature suprême, auront, à répondre à une nouvelle génération de féministes, les étudiantes dans les grandes et traditionnelles universités, Ivy League, aux Etats-Unis et la génération des étudiantes de #FeesMustFall en Afrique du Sud. Toutes ces jeunes femmes sont vent debout pour mettre fin au sexisme et à ce qu’elles appellent la culture du viol. La lutte féministe fait partie de leurs aspirations pour une transformation profonde de la société. Lyn Snodgrass voit dans ce renouveau féministe un écho du militantisme des suffragettes britanniques pour obtenir le droit de vote.
Trump et Zuma sont jugés pour leur discours économiques, sécuritaires, nationalistes, rarement pour leur misogynie. Des femmes présidentes devront rendre des comptes sur l’avancée des droits des femmes qu’elles faciliteront ou pas. https://theconversation.com/trump-a...
Plus d'informations : The Conversion
Publié le mercredi 18 mai 2016
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