Après la prestation bruyante et attendue des députés du parti de Julius Malema et les échauffourées devant le Parlement, Jacob Zuma a fait un discours morne, sans ambition de reconquête économique pour le pays. Les marchés l’ont immédiatement sanctionné : le rand a perdu 0,3% de sa valeur dès la fin du discours.
Morne, plat, sans inspiration, voilà ce qu’on peut lire dans la presse sud-africaine après le discours à la nation , un événement majeur dans la vie politique du pays puisqu’il est censé répondre aux attentes du pays et indiquer les grandes orientations économiques et politiques pour l’année à venir.
Pour le Daily Maverick le Président ne vit pas « ici, sur terre » et ne voit pas la réalité que vivent des millions de ses compatriotes. « Il a beaucoup parlé d’économie. Mais pas un mot sur le renvoi de son ministre des finances. Il a parlé du secteur minier du platine. Mais il n ‘a pas réussi à prononcer le mot « Marikana ». Il a parlé du « racisme », en promettant même d’inaugurer une journée contre le racisme. Il n’a rien dit du racisme systémique, structurel qui ravage le pays. Il a mentionné les entreprises d’état en pleine déroute. Pour dire qu’elles étaient florissantes ».
Pour le Mail&Guardian, le président a choisi la prudence plutôt que l’inspiration. Pas de vagues et un petit mot pour chacun : pour le monde des affaires inquiet de la situation, pour les quartiers défavorisés dont on entend les doléances, pour les étrangers mal reçus par les services du ministère de l’intérieur, pour le Cosatu, furieux de la nouvelle loi sur les retraites, et pour apaiser la grogne devant la vie luxueuse des élus de la nation, des mesures d’austérité. Finis les voyages coûteux à l’étranger, en emmenant la famille, finies les berlines somptueuses, les réceptions avec champagne et petits fours à gogo.
Pour réduire les dépenses de l’État, il envisage de réunir en un seul endroit parlement et gouvernement. Le parlement est au Cap et le gouvernement à Pretoria, ce qui entraîne, il est vrai beaucoup de dépenses. Mais peut-être faut-il voir dans ce qui semble une idée de bon sens, un manœuvre politicienne. La ville et la région du Cap sont dirigées par l’opposition, l’Alliance démocratique ; Johannesburg et la province du Gauteng par l’Anc.
Un discours bien plat par un homme fatigué. Certains journalistes ont remarqué la mauvaise mine du Président : un teint de cendre. Le Président Zuma va-t-il quitter ses fonctions pour raisons de santé ?
Publié le vendredi 12 février 2016
© RENAPAS
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