Dans un grand nombre de cas de violence domestique, les tribunaux infligent des peines plus sévères aux femmes qu’aux maris.
Dans une publication récente, Justice pour tous, un réseau régional de juristes, WILSA, dénombre un certain nombre de cas où l’inégalité des hommes et des femmes devant la loi est flagrante.
Chrystal Denn a été condamnée à la prison à vie pour avoir tué son mari en 1999. au cours d’une dispute. Celle-ci faisait suite à une longue série d’insultes, coups et mauvais traitements que son mari lui avait fait subir en cinq ans de mariage.
L’injustice saute aux yeux quand on sait qu’aucun homme n’a jamais été condamné à la prison à vie pour avoir tué sa femme. Dans la plupart des cas, les tribunaux condamnent les hommes à des peines avec sursis ou trois ans de prison au plus car ils ne sont jamais jugés pour meurtres, mais pour homicide involontaire. En 1998, Nolisa Nata a été battue à mort par son mari. Il a été condamné à 18 mois de prison pour homicide involontaire. Un autre seulement à 12 mois de prison parce que le tribunal a estimé "que la victime avait tort".
Le rapport de WILSA note que les tribunaux ont du mal à reconnaître les effets des violences domestiques sur l’état mental des victimes. Les juges sont souvent des hommes et ont tendance à avoir de l’empathie pour leurs semblables plutôt qu’avec les femmes qui sont considérées comme des objets. Mais un ancien juge reconnaît que "le tribunal a tendance à considérer les choses du point de vue d’un homme raisonnable, mais pas du point de vue d’une femme battue. Il serait temps que les tribunaux reconnaissent les réalités du danger pour ces femmes".
La loi zambienne classe en général les cas de violence domestique dans la catégorie des coups et blessures. Si les deux parties ne sont pas mari et femme, l’affaire est prise au sérieux, mais dans le cas d’un couple, l’affaire est classée comme "violence domestique" et ne donne pas lieu à une enquête sérieuse.
Dans le cas de Chrystal Denn, le tribunal a reconnu que son mariage avait été difficile mais a refusé de prendre en compte les huit rapports sur les violences que son mari lui avait fait subir. Elle espère maintenant qu’avec l’aide de la pétition lancée par WILSA son procès sera révisé et sa peine réduite.
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Publié le mercredi 5 janvier 2005
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