Le scandale des dépenses pour la rénovation de la résidence du Président Zuma affute les crayons des humoristes et la plume des journalistes. Pas un jour sans que la presse ne fasse un nouveau commentaire sur les 246 millions de rands payés par le contribuable pour une piscine, un poulailler, un enclos à bétail, un hall pour accueillir les visiteurs, et tout cela pour assurer la sécurité de Number One.
Le journal Saturday Star a demandé à des dirigeants d’organisations caritatives qui s’occupent des enfants ce qu’ils feraient si 246 millions de rands venaient miraculeusement augmenter leur budget.
Saira Khan, responsable de Stop Hunger Now Southern Africa qui donne un repas chaud et nutritif chaque jour à 14183 enfants pour 2,75 rands. a calculé qu’avec 246 millions de rands, l’organisation pourrait servir 329 397 repas supplémentaires pendant un an. On estime que 2,3 millions d’enfants souffrent de la faim en Afrique du Sud. Les enfants pauvres se contentent souvent d’une bouillie de maïs, d’une soupe ou de pain.
Pour Joan Van Niekerk, présidente de International Society for the prevention of Child abuse and Neglect, ancienne porte-parole de l’association sud-africaine ChildlineSA, cet argent serait bienvenu pour développer les programmes de prévention. C’est avant que l’enfant soit maltraité qu’il faut agir, les récentes statistiques montrent que les enfants de 0 à 2 ans sont les plus vulnérables. Des programmes destinés aux parents, en particulier aux pères, et tous ceux qui s’occupent d’enfants, auraient un impact positif sur le développement physique et intellectuel des enfants. Un enfant qui a faim, qui est maltraité et en manque d’affection est une proie facile pour les prédateurs sexuels.
Pour le Dr Shaheda Omar, directeur de la clinique Teddy Bear pour les enfants maltraités, cette somme d’argent pourrait sauver la vie de milliers d’enfants maltraités et violés. Au moins 500 000 enfants sont violés chaque année et il faut 4000 rands pour qu’un enfant reçoive les soins et l’attention nécessaires pour surmonter un tel traumatisme. La clinique existe depuis 29 ans et a offert des services complets gratuits pour 46 553 enfants victimes de sévices. Avec cet argent, la clinique pourrait développer la prévention en particulier dans les zones rurales et former des services de police et de médecine spécialisés pour les enfants maltraités.
Si les enfants d’aujourd’hui sont les citoyens de demain, l’argent dépensé pour assurer leur bien-être, leur santé et leur éducation est sans nul doute, le meilleur investissement pour l’avenir de l’Afrique du Sud.
Publié le dimanche 7 juin 2015
© RENAPAS
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