L’Anc a payé les frais des obsèques de Jackie Selebi, un vétéran de la lutte contre l’apartheid, qui a cédé aux sirènes de la corruption, a été condamné à quinze ans de prison et vient de mourir des suites d’une grave maladie à l’âge de 64 ans. Il a été inhumé le 31 janvier 2015 devant une foule nombreuse venue lui rendre hommage.
« Ce n’est pas parce que Jackie Selebi, ancien chef de la police est tombé en disgrâce que cela veut dire que nous ne devons pas nous rappeler tout ce qu’il a fait de bien » a déclaré Gwede Manstashe, secrétaire général de l’Anc. La centrale syndicale et le Sacp, alliés de l’Anc, avaient dès l’annonce de la mort du héros déchu fait des déclarations allant dans le même sens. Les trois organisations ont souligné le rôle crucial qu’il a joué dans la lutte contre l’apartheid et dans les premières années de l’Afrique du Sud démocratique.
Né en mars 1950, enseignant, militant de l’Anc, il part en exil dès les années 1980, il représente l’Anc auprès de la Fédération mondiale de la jeunesse en Hongrie, il est élu à la tête du Congrès de la jeunesse de l’Anc en 1987, puis au Comité national exécutif de l’Anc.
A partir des années 1990 , il joue un rôle important dans le rapatriement des militants exilés de l’Anc et du Sacp ; en 1995 il est nommé représentant de l’Afrique du Sud auprès des Nations unies à Genève, en 1999 il est nommé directeur général au Ministère des Affaires étrangères.
En 2000, il devient commissaire nationale de la police sud-africaine, en 2004 il devient le Président d’Interpol. Chargé de lutter contre le grand banditisme, sa route croise celui de Glen Agliotti, le parrain de la drogue en Afrique du Sud, c’est là que sa chute commence. Accusé d’avoir reçu et accepté de nombreuses enveloppes bourrées de billets en échange de la protection de Glen Agliotti, il est arrêté en 2009, reconnu coupable de corruption, il est condamné à 15 ans de prison en aout 2010. Sa santé se détériore rapidement en prison, diabète et problèmes rénaux, et la justice lui accorde la libération pour raison de santé en 2011.
Dans sa déclaration à l’annonce de la mort de Jackie Selebi, le Cosatu fait clairement la distinction entre l’ombre et la lumière de la vie du militant « Nous ne devons pas permettre que sa contribution positive, comme héros de la lutte pour notre liberté, soit oubliée. Plus tard, c’est vrai qu’il a défait tout ce qu’il avait fait de bien quand il a été accusé d’avoir accepter des pots de vin de la part de criminels avérés, ce que le Cosatu, à l’époque, avait dénoncé comme un acte absolument scandaleux, embarrassant et honteux de la part d’un camarade nommé pour faire respecter la loi et protéger les citoyens d’Afrique du Sud … Quinze ans de prison est la peine minimale pour un délit de cette extrême gravité ».
La chute et la mort des héros endeuillent nos rêves, mais sans rêve comment vivre ?
Plus d'informations : Cosatu Media monitor
Publié le dimanche 1er février 2015
© RENAPAS
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