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Appel à la dissolution de la Commission Seriti

Trente organisations sud-africaines pour la justice sociale ont lancé un appel commun pour la dissolution de la Commission Seriti chargée de faire la lumière sur la corruption concernant les contrats d’armement pour la rénovation du matériel de l’armée sud-africaine. Des organisations internationales se sont jointes à cet appel.

Les contrats d’armement de 1999 représentent une dépense de 70 milliards de rands, argent qui aurait pu être utilisé pour le logement, l’éducation, la santé et d’autres besoins sociaux urgents en Afrique du Sud. Ces contrats d’armement ont corrompu la politique, affaibli les institutions d’État, saper notre démocratie. En dépit de preuves de plus en plus nombreuses de corruption, il n’y a jamais eu d’investigation transparente et complète. Les hommes politiques, les fonctionnaires, les intermédiaires et les grandes multinationales de l’armement, impliqués dans cette corruption n’ont jamais eu à s’expliquer devant le peuple d’Afrique du Sud.

La Commission Seriti d’enquête sur les contrats d’armement offrait une opportunité unique de faire la vérité, mais il semble de plus en plus incertain que la Commission réponde à son mandat.

Nous, organisations, soussignées, nous nous joignons à l’appel pour la dissolution de la Commission.

Les difficultés pour un bon fonctionnement de la Commission qui nous inquiètent sont les suivantes :

1- Refus d’accès aux documents La Commission a refusé de rendre public un grand nombre de preuves, y compris des milliers de documents issus d’enquêtes officielles sur la corruption en Afrique du Sud.

2- Refus d’admissibilité de documents La Commission a déclaré « inadmissibles » des documents qui prouvent des faits de corruption, y compris un rapport préparé par des juristes pour le compte d’une des sociétés d’armement qui donne les détails de son rôle dans le processus de corruption du contrat d’armements (Rapport Debevoise&Plimpton , consultable sur www.armsdealfacts.com/eviden...)

3- Décision pour entraver les témoins indépendants Une décision de la Commission empêche les témoins de présenter des preuves dont ils ne sont pas les auteurs directs ou de faits dont ils n’ont pas été les témoins directs

4- Non comparution de témoins La Commission n ‘a pas jugé bon de faire appel à des témoins des sociétés d’armement, aux intermédiaires connus ou présumés, ou d autorités étrangères qui ont enquêté sur les contrats d’armement. Seules deux personnes ont été appelées à témoigner.

5- Perte de confiance du public dans la Commission Depuis janvier 2013, six personnes ont démissionné de la Commission, dont quatre pour protester contre la mauvaise conduite de la Commission. En Août 2014, deux personnalités ont démissionné en déclarant que l’approche de la Commission « rendait nulle le but même de sa création ». Pour toutes ces raisons nous avons perdu confiance dans la Commission Seriti et sa capacité à révéler la vérité sur ce contrat d’armement. Elle a perdu toute légitimité aux yeux du public.

Par conséquent nous ajoutons notre voix à ces exigences -Dissolution de la Commission sur la fourniture d’armement
- Lancement d’une enquête complète et transparente
- Inculpation de tous ceux impliqués dans ces malversations.

Trois lanceurs d’alerte, Hennie Van Vurren, Andrew Feinstein et Paul Holden ont été appelés à comparaître à la suite de leur retrait de la Commission dont ils contestent les méthodes. Cela revient à les forcer à participer à cette Commission d’une manière injuste et unilatérale.

Des documents obtenus par le Sunday Times apportent la preuve que Thalès, la compagnie française a bien offert à Jacob Zuma un versement annuel de 500 000 rands par an pour obtenir sa part du marché de la rénovation du matériel de l’armée sud-africaine en 1999. Les documents prouvant que Thalès a bien versé cet argent à Jacob Zuma, ont été produits à l’occasion d’une plainte déposée devant la justice contre Thalès par Ajay Sooklal, un intermédiaire, qui réclame les 70 millions promis par la compagnie française et qu’elle ne lui aurait pas payer. Le nom de code pour le versement était « Tour Eiffel ». Ces pots-de-vin versés par la compagnie française lui ont permis d’éliminer ses concurrents et de remporter de juteux marchés pour divers systèmes électroniques sud-africains.

Plus d'informations : R2K

Publié le mardi 30 septembre 2014


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