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Qui se souvient de Mary Seacole ?

Comme Florence Nightingale, elle a soigné les soldats de l’armée britannique pendant la catastrophique guerre de Crimée de 1854 à 1856 qui a fait 240 000 morts. La journée internationale des infirmières commémore chaque année au mois de mai la mémoire de la célèbre infirmière britannique, mais jamais celle de Mary Seacole.

Mary Seacole est née à la Jamaïque d’un père écossais, soldat de l’Empire britannique et d’une mère africaine des Caraïbes, qui lui a appris les secrets de la médecine traditionnelle. Ses capacités professionnelles pour soigner les malades et les blessés ont vite été reconnues parmi les médecins et infirmières militaires parce qu’elle mêlait ce que lui avait appris sa mère et les connaissances médicales européennes.

Quand les troupes britanniques de la Jamaïque ont été expédiées sur le front de la guerre de Crimée, elle proposa d’accompagner les soldats. A sa grande surprise, on refusa ses services ; elle se tourna alors vers l’organisation d’infirmières sous la direction de Florence Nightingale et là aussi on déclina son offre.

Dans son autobiographie de 1857, elle écrit ces mots amers : « Est ce que ces dames ont reculé devant mon aide parce que mon sang coule sous une peau plus sombre que la leur ? »

Elle ne se découragea pas pour autant et finança son propre voyage jusqu’en Crimée où elle installa des infirmeries de campagne jusque sur la ligne de front. Son courage et son dévouement lui valurent une réputation de héros parmi les troupes de Sa Majesté, y compris parmi les officiers du plus haut rang et aussi en Crimée.

Dans le journal Times of London de 1856, le chroniqueur W.H Russel salue son courage ainsi « J’ai été témoin de son courage et de son dévouement …Je fais confiance à l’Angleterre pour ne jamais oublier celle qui a soigné ses blessés, les a soutenus et a administré les derniers soins à ses plus valeureux soldats ».

L’histoire n’a retenu que le mythe de Florence Nightingale, l’ange blond à la lampe, se penchant vers les blessés et les mourants d’une des plus cruelles et inutiles guerres du dix-neuvième siècle. Le courage, le dévouement et les compétences d’infirmière de Mary Seacole sont aujourd’hui oubliés alors que son histoire est l’honneur d’une profession qui compte des millions de Mary Seacole de par le monde.

Source : Fin 24 article de Terry Bell

Publié le mercredi 21 mai 2014


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