Les ressources minières sont l’épine dorsale de l’économie sud-africaine et tout ce qui touche à l’industrie minière doit être abordée avec sagesse et précaution alors que le secteur et l’opinion publique ne sont pas encore pas remis du traumatisme du drame de Marikana. La nouvelle législation attendra donc la nouvelle rentrée parlementaire.
L’Afrique du Sud est le plus gros producteur d’or et de charbon du continent africain et le plus gros fournisseur mondial de platine et de chrome, les mines sont un des plus gros employeurs du pays. Le personnel non qualifié ou semi qualifié y est massivement présent et en dépit des licenciements et de la modernisation de l’exploitation, les mines restent encore un gisement d’emplois non négligeable dans un pays où le chômage officiel touche un quart de la population active.
Richement dotée en ressources minières, le pays manque de pétrole et doit importer 70% de ses besoins. Le géant pétrochimique Sasol avait au temps de l’apartheid mis au point une technique pour extraire du pétrole à partir du charbon, pratique toujours en usage. Cependant les dernières prospections font état d’important gisements de gaz et de pétrole au large des côtes au sud et l’ouest du pays. En 2011, les réserves étaient estimées à 15 millions de barils et les géants pétroliers, Shell ou Exxon sont déjà sur les rangs pour exploiter les richesses.
Le pays dispose aussi de réserves considérables de gaz de schistes dans la zone semi-désertique du Karoo dont l’écosystème unique au monde est très fragile. Après un moratoire de la prospection imposé par le gouvernement, la pression est forte pour sa levée de la part des compagnies pétrolières. Le bras de fer est engagé entre les habitants du Karoo, qui veulent protéger leur mode de vie et leur environnement et le gouvernement qui voit dans cette exploitation une aubaine pour la création de milliers d’emplois.
La nationalisation des richesses minières est aussi le serpent de mer qui resurgit au moment opportun quand la situation sociale et économique fragilise le secteur minier. En 2002, la loi sur le développement des ressources minières et pétrolières accordait à l’Etat une participation à hauteur de 20% dans toute nouvelle entreprise minière et l’obligation pour les compagnies minières de céder une part de leur production aux acteurs locaux. Le gouvernement voudrait, à la lumière des derniers développements dans le secteur minier et des besoins du pays, modifier cette loi et l’élargir à toutes les ressources énergétiques.
Bien entendu les compagnies minières, Anglo–Américaine et BHP Billiton, crient à la violation de la constitution et des lois du commerce international. Dans ce contexte difficile, on comprend que l’examen du projet de loi soit reporté à l’année prochaine après un examen approfondi, comme vient de l’annoncer le Président de la commission parlementaire sur les ressources minières.
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Publié le vendredi 8 novembre 2013
© RENAPAS
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