On sait que le Swaziland est une dictature royale et que les opposants syndicaux et politiques sont régulièrement arrêtés et torturés. Les citoyens qui ne font pas de politique et veulent simplement vivre normalement sont eux aussi soumis à toutes sortes de brimades.
Un rapport de Save the Children Fund accable le régime qui ferme les yeux sur les traitements inhumains que subissent les écoliers en cas d’indiscipline. Les pires sévices sont monnaie courante dans les établissements scolaires et le rapport donne un exemple avec les pratiques d’un établissement du second degré Mhlatatne –High School.
« Les sévices corporels ne se limitent pas à des coups de canne, mais à des gifles, des coups de poing et des coups de pied. Une élève qui refusait de lever ses jambes pendant un cours de gymnastique parce qu’elle n’avait rien en dessous de sa robe a reçu un coup de pied au bas ventre ce qui lui valu de ne plus pouvoir marcher pendant quelques jours et de perturber ses règles. Protégé par le principal, l’enseignant a finalement été arrêté et le procès est en cours.
Une autre jeune fille de 18 ans a été arrêtée par la police parce qu’elle été accusée par son père d’avoir subi un avortement deux ans plus tôt. Au moment de son arrestation, elle était enceinte de sept mois. Elle est restée aux mains de la police pendant 29 heures et a subi des tortures dont l’une consistait à s’asseoir sur son gros ventre.
Des enfants d’une école primaire accusés de vol ont du faire 200 pompes, un exercice bien au delà des possibilités d’enfants de cet âge. Un jeune homme de 18 ans accusé de meurtre a été battu et a subi la torture du sac plastique sur la tête, relâché il ne pouvait plus marcher pendant deux semaines.
Les personnes LGTB sont soumises à toutes sortes d’insultes dans la rue, et aussi de discrimination dans les églises où elles sont accusées d’être possédées du démon. Un rapport de Hoop, une association qui lutte pour les droits des LGBT, soumis aux Nations unies, révèle que ces personnes sont victimes de discriminations dans l’emploi et si victimes de violence, elles vont se plaindre à la police, elles sont ridiculisées à cause de leur orientation sexuelle. Hoop demande que le gouvernement mette en place des lois pour la protection des LGBT au travail, dans la vie sociale et religieuse.
Bien que la Constitution affirme que les femmes et les hommes ont droit à un égal traitement, la réalité vécue par les femmes est bien loin de cette égalité proclamée.
La loi coutumière perdure avec les mariages forcés, une fille peut être mariée à l’âge de 13 ans, et toute sortes de pratiques ancestrales. Pourtant il existe des lois internationales qui exigent des Etats de mettre en place une législation pour protéger les femmes.
Mais le gouvernement swazi fait la sourde oreille et les femmes mariées sont toujours réduites au statut d’éternelle mineure. Les femmes mariées selon la loi de 1964 sont soumises « au pouvoir marital » du mari. Elles ne peuvent pas administrer des biens, signer des contrats ou entamer des procédures judiciaires sans leur époux.
Les femmes peuvent se marier selon la loi coutumière ou selon le système dual existant. Mais « le pouvoir marital » n’est jamais défini clairement et ses limites sont floues.
Il n’y pas de loi sur les violences domestiques et la loi de 1920 pour la protection des femmes exclut le viol marital et la constitution actuelle est encore bien loin des normes internationales sur les droits de la personne.
Le Swaziland véritable, celui vécu chaque jour par les opposants au régime ou par les plus vulnérables de ses habitants est bien loin de celui du pays exotique proposé aux voyageurs avides de folklore désuet .
Plus d'informations : Swazinewsletter
Publié le dimanche 25 septembre 2011
© RENAPAS
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