L’Afrique du Sud vient d’accorder un prêt de 2,4 milliards de rands au Swaziland pour éviter au pays une débâcle financière. Ce prêt a soulevé la colère de tous ceux qui se battent depuis des mois pour dénoncer la dernière monarchie absolue du continent africain. Le Cosatu, la Ligue de la jeunesse de l’Anc, l’Alliance démocratique condamnent le sauvetage d’un régime dictatorial.
Pour le Cosatu accorder ce prêt sans conditions contraignantes de réformes démocratiques est « choquant ». Les finances du royaume ont été dilapidées par la famille royale et sa cour qui vivent dans le luxe alors que la population vit dans des conditions misérables. Même indignation pour le Réseau de solidarité avec le Swaziland qui prévoit d’organiser des manifestations de protestation.
Devant le tollé, le Ministre des Finances Parvin Gordhan a fourni des explications à ce prêt au cours d’une conférence de presse. Le prêt est accordé par la banque centrale d’Afrique du Sud à un taix de 5,5% l’an , mais ne précise pas ce qui se passera si le Swaziland ne peut pas rembourser.
Les “quatre piliers” conditionneis du prêt restent très flous, mentionnant un dialogue entre toutes les parties pour plus de démocratie ce qui est très loin des exigences des opposants à la dictature royale qui ne tolère aucun parti d’opposition depuis 1973. Ce qui fait dire aux opposants que ce prêt resemble au cadeau “d’un papa gateau” à son fils prodigue.
Le Swaziland est victime de la crise mondiale et surtout de la baisse de 60% de ses revenus de taxes douanières pour les échanges dans la zone Sacu (Southern African Customs Union). Cette union douanière lie historiquement les pays d’Afrique australe et on peut comprendre que l’Afrique du Sud voit d’un mauvais oeil un pays voisin sombrer dans la faillite.
Ce prêt que l’Afrique du Sud justifie pour éviter une déstabilisation de la région, apparait à beaucoup comme une occasion manquée d’imposer à la dernière monarchie absolue du continent d’entendre et de répondre aux revendications d’un peuple opprimé depuis des années et dont aucun défenseur occidental et accrédité médiatiquement des droits de l’homme ne se soucie.
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Publié le dimanche 7 août 2011
© RENAPAS
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