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Éducation et formation, les deux piliers du développement pour l’Afrique du Sud

L’héritage du système d’apartheid dans le système éducatif sud- africain à tous les niveaux est particulièrement lourd : manque de moyens en matériel et en personnel, racisme toujours présent, déséquilibre entre zones urbaines et rurales. Depuis 1994 le gouvernement n’a pas lésiné sur le budget de l’éducation, mais n’a pas réussi à transformer le système éducatif et à « ouvrir grand les portes du savoir ». Le nouveau ministre de l’enseignement supérieur et de la formation revient sur cette question brûlante.

Blade Nzimande, le nouveau ministre de l’enseignement supérieur et de la formation, invité au dernier congrès du Sadtu, le syndicat des enseignants, a profité de l’occasion pour revenir sur les causes des échecs passés et des espoirs mis dans la refonte du ministère de l’éducation pour répondre aux attentes de la population et aux enjeux du développement du pays. Il revient aussi sur ces enjeux dans une réflexion plus personnelle parue dans Umzebunzi on Line, une publication du Sacp dont il est le secrétaire général.

Le constat est amer : plus de 3 millions de jeunes de 18 à 24 ans ne travaillent pas, n’étudient pas, autrement dit sont désoeuvrés et sans ressources. Au même moment, les entreprises n’arrivent pas à trouver la main d’œuvre qualifiée dont elles ont besoin.

Pour ceux qui arrivent à gravir les marches jusqu’à l’université, de nombreux obstacles les attendent. La plupart des étudiants noirs sont pauvres et par manque de ressources, en dépit des bourses, ils ne peuvent pas à la fois payer les frais d’inscription, les livres et matériel dont ils ont besoin et payer leur hébergement et leur nourriture. La grève en cours à l’université de Witwatersrand est là pour le rappeler.

Le racisme n’a pas quitté les campus et les incidents graves à l’université de l’Etat libre qui ont provoqué un scandale l’an dernier peuvent se résumer dans l’expression d’un étudiant noir « un campus, deux races ». Quand les cours sont donnés en afrikaans, les étudiants sont blancs, quand ils sont donnés en anglais, les étudiants sont noirs. Mais même quand les cours sont données en anglais, tous les étudiants noirs ne pratiquent pas cette langue couramment car c’est pour eux une seconde langue et ils doivent fournir un effort supplémentaire.

Un autre défi est celui du choix par l’échec. Ceux qui ne sont pas admis à l’université vont vers des centres de formation (Further Education and Trainiing ) , ou des écoles d’infirmières ou des formations agricoles. Mais jusqu’à présent ces Fet n’ont pas réussi à former le personnel qualifié tant recherché.

La refonte du système doit intégrer tous les établissements de formation initiale et continue dans un seul département dépendant du ministère de l’enseignement supérieur et de la formation à partir du mois de novembre 2009. L’objectif affiché est de fournir des formations diverses et différenciées répondant aux besoins de l’économie du pays. Il s’agit donc de réussir là où les Seta, les institutions de formation qui dépendaient du Ministère du travail ont échoué en dépensant beaucoup d’argent. Pour mieux contrôler l’utilisation des fonds et éviter leur évaporation, les FET ne seront plus gérés par les autorités provinciales.

Avant d’arriver à l’université ou à des centres de formation, il faut bien évidemment que l’école primaire et les établissements secondaires remplissent leur mission qui est de donner à tous des chances égales et là aussi les obstacles sont nombreux. Les écoles en zones rurales en particulier dans les anciens bantoustans ne disposent pas toutes encore d’électricité et d’eau courante. Beaucoup d’écoles ne fonctionnent pas comme elles le devraient et la qualité de l’enseignement est trop souvent médiocre. La formation des maîtres est la clé pour améliorer la qualité de l’enseignement, mais le recrutement des futurs enseignants n’est pas facile car le métier exige beaucoup de dévouement et en Afrique du Sud il faut en plus être convaincu de participer à la transformation de la société.

Le nouveau ministre compte beaucoup sur les enseignants parce que ce sont eux qui peuvent « ouvrir les portes du savoir » et concrétiser l’espoir de sortir de la pauvreté et du chômage pour des millions de sud-africains. Reste que les enseignants n’ont pas de baguette magique pour créer des emplois.

Plus d'informations : cosatu media monitor

Publié le dimanche 20 septembre 2009


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