Travailler dans une mine sud-africaine est un métier à haut risque : l’an dernier 200 mineurs ont été tués au travail et l’on compte déjà 150 accidents mortels pour cette année. Le rapport de l’audit que le Président Mbeki avait demandé après l’incident qui avait immobilisé 3200 mineurs au fond d’une mine, devait lui être remis en juillet. Le rapport est aujourd’hui sur le bureau du Président Motlanthe, mais il n’a pas encore été rendu public ce qui inquiète les syndicats et l’ensemble de la profession.
Travailler dans une mine, c’est faire un métier sale et dangereux et cette opinion générale est malheureusement étayée par la réalité des dommages faits aux hommes comme à l’environnement.
333 mines qui ont fait l’objet de l’audit montrent des carences au niveau de la sécurité, mais faute d’en savoir plus, d’en connaître les raisons avec précision, rien ne peut être fait pour améliorer la sécurité, ce qui est dramatique pour les mineurs et très dommageable pour l’image de ces mines.
Les techniques de travail qui consistent à faire sauter la roche provoquent une intense poussière et un bruit assourdissant à l’origine des maladies pulmonaires, des maladies des yeux, des troubles de l’audition. L’extraction minière pollue les eaux et, selon un spécialiste, cette pollution prive 40 % de la population d’un accès à l’eau potable.
L’abandon pur et simple des mines épuisées ou jugées trop peu rentables et des scories est la pratique courante. Pour la seule région du Gauteng, autour de Johannesburg, on ne compte pas moins de 116 mines d’or, 27 mines de diamant et 15 mines de charbon abandonnées, une réelle menace pour la santé et l’environnement.
Il existe pourtant des méthodes pour limiter les dégâts, mais cela demande une attention réelle aux questions d’environnement et des investissements considérables. La profession est aussi confrontée à de nouveaux défis : les mines sont de plus en plus profondes et il faut former de plus en plus de personnel qualifié.`
Pour limiter les coûts de formation et les indemnités en cas de décès ou accidents graves, les directions des mines ont de plus en plus recours à des sous traitants. Une étude faite par une équipe de sociologues révèle que plus de 36% des mines de platine ont recours à la main’ oeuvre contractuelle originaire du Lesotho ou du Mozambique.
Cette étude faite à la demande du ministère du travail montre que la croissance de l’économie informelle ne se fait pas, contrairement aux idées reçues dans les petites entreprises sauvages, mais au sein même des plus grandes entreprises qui utilisent la main-d’oeuvre contractuelle des sous-traitants. Ainsi l’économie sud-africaine se divise en une économie formelle et d’une économie informelle caractérisée par les emplois précaires.
La sécurité dans les mines dépend aussi d’une bonne compréhension des ordres et dans les mines, on utilise le Fanakalo, la langue des mineurs qui est devenue une source d’insécurité pour le syndicat des mineurs Num. Les mineurs parlent Zoulou, Xhosa, Sotho, Tswana et même anglais et le Fanakalo ne facilite pas la compréhension des ordres surtout en cas d’urgence devant un danger. C’est pourquoi le Num demande sa suppression et une campagne d’alphabétisation en anglais pour améliorer la sécurité dans les mines, ce qui se pratique déjà dans certaines mines.
La sécurité dans les mines est devenue un véritable enjeu économique national, c’est pourquoi les mineurs, mais aussi toute la profession attend avec impatience de connaître les conclusions d’une enquête demandée, il y a plusieurs mois.
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Publié le samedi 22 novembre 2008
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