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Tirer pour tuer, un ordre qui embarrasse policiers et juristes

Devant la persistance de la criminalité, le nouveau chef de la police sud-africaine et plusieurs dirigeants politiques, dont le Président Zuma, n’ont pas hésité à dire aux policiers qu’ils devaient être sans pitié pour les criminels et qu’ils devaient « tirer pour tuer ». Mais cette injonction soulève de multiples problèmes d’ordre légal et moral et les policiers veulent des réponses claires à leurs questions. Des policiers ont comparu devant la justice parce que des personnes ont été blessées ou tuées dans des affrontements entre policiers et malfaiteurs ou ont été victimes d’erreur d’identification. La loi actuelle n’autorise pas les policiers à faire usage de leurs armes sauf à prouver devant la justice qu’ils ont agi en cas de légitime défense. L’usage des armes est autorisé comme force de dissuasion et pour forcer le suspect à se rendre, pas à le tuer. Pour le Professeur de criminologie, Rodolph Zinn, le problème aujourd’hui est que 90% des criminels échappent à la justice et que des délinquants commettent en moyenne 105 délits avant d’être arrêtés et jugés. Pour le représentant du syndicat de la police, Popcru, la police ne doit pas faire la loi toute seule et un policier qui tire sans raison peut être suspendu. Pour un avocat de la Commission des droits de la personne, « tirer pour tuer » ouvre la voie à toute sorte d’abus et certains policiers corrompus ne vont pas manquer d’abuser de ce droit. Pour lui, il est clair que « la police doit justifier ses actions ». « Tirer pour tuer » des paroles qui créent plus de problèmes qu’elles n’apportent de solutions au problème de la criminalité.


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