Les femmes auraient du être les grandes gagnantes de la nouvelle Afrique du Sud si l’on retient le grand rôle qu’elles ont joué dans la lutte de libération. Le grand nombre de femmes élues au Parlement, de femmes ministres ou à des postes diplomatiques n’arrivent pas à cacher la triste réalité : les pauvres en Afrique du Sud sont des femmes noires, soit entre 45 et 50% de la population. Pauvre, elles sont aussi très vulnérables : la moitié des femmes reconnaissent avoir été victime des violences de leurs conjoint ou compagnons, un viol sur neuf n’est jamais déclaré parce que les victimes sont souvent illettrées ou bien n’ont fréquenté que l’école primaire. Les rapports se succèdent et leurs conclusions se ressemblent. Comme le constate la chercheuse Lynn Snodgrass : le sexisme et le racisme sont toujours bien présents dans la société sud-africaine. « Comme le sexisme et le racisme s’entrecroisent, ce sont les femmes noires qui portent le poids de l’humiliation, de la dépossession et de la discrimination. Il y a une profonde déconnection entre l’élite politique, les femmes qui ont le pouvoir au gouvernement et les femmes sud-africaines ordinaires ». La résurgence du patriarcat doit aussi beaucoup à l’idéologie de l’apartheid qui humiliait la population noire pour mieux la dominer ; les hommes qui se sentent humilier, utilisent la violence pour affirmer leur masculinité. La violence extrême contre les femmes noires aujourd’hui, plonge ses racines dans l’histoire violente de l’Afrique du Sud.
© RENAPAS
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