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Zimbabwe : les élections seront-elle libres et justes ?

Le 23 août les électeurs du Zimbabwe sont invités à se rendre aux urnes. Comment organiser et faire croire à des élections démocratiques dans un pays où le système électoral permet toutes les magouilles à ceux qui détiennent le pouvoir et ont bien l’intention de le garder par tous les moyens ?

Le Président Emmerson Mnangawa veut et aura certainement un second mandat de cinq ans à la tête du pays. Pourtant il n peut pas se vanter d’avoir fait des prouesses sur le plan économique : l’inflation était de 175,8 % au mois de juin, le dollar zimbabwéen avait perdu 85% de sa valeur, alourdissant la note des importations et faisant exploser les prix à la consommation. Pour le citoyen ordinaire manger à sa faim reste un exploit même s’il a un emploi.

L’autre fléau qui mine le moral des citoyens est la mauvaise gouvernance et la corruption qu’elle entraîne. Selon Afrobarometer 87% des Zimbabwéens sont convaincus que la corruption touche tous les secteurs des dépenses publiques et Transparency International classait le Zimbabwe au 157ème rang des pays les plus corrompus sur 180 pays.

L’or est la malédiction du pays, exploité et sorti du pays en contrebande organisée sous les yeux des autorités qui ne veulent rien voir. La nièce de l’actuel président a été surprise à l’aéroport avec un kilo d’or dans son sac à main. Les contrebandiers empochent des milliards de dollars américains qui ne rapportent rien au pays, mais leur permettent d’acheter maisons et voitures de luxe. L’exploitation de cet or maudit ravage les rivières et l’environnement sans aucun remords de part de ceux qui empochent le magot.,

En 2018, 10 personnes avaient été tuées à la suite des élections quand Nelson Chimisa, principal opposant à Emmerson Mnangagwa avait accusé ce dernier d’avoir manipuler les élections. La Cour constitutionnelle avait rejeté le recours du vaincu. Pour éviter les violences post-electorales, le président en exercice qui accuse l’opposition de violences et d’intimidation a réussi à faire signer à tous les partis en lice un pacte de paix avant, pendant et après les élections. Sauf que l’on compte déjà un mort, Tinashe Chitsunge, lapidé par des militants du ZANU-PF qui voulaient empêcher la tenue d’un meeting du parti d’opposition Citizens Coalition fo Change ( CCC) de Nelson Chimisa et que la voiture de ce dernier a été attaquée à coup de cailloux à plusieurs reprises.

La tenue d’élections libres et justes ( free and fair) au Zimbabwe est aussi un enjeu démocratique pour les pays de la région, Southern African Development. Faire des élections ayant du sens pour les électeurs, sans violence, ni manipulation, reste encore une réalité lointaine quand pauvreté et chômage côtoient luxe et corruption et que tous les rouages de l’administration restent au mains d’un seul parti.

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Publié le jeudi 17 août 2023


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