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Les mines illégales de charbon empoisonnent l’Afrique du Sud

Le sous-sol sud-africain regorge de charbon, au point que SASOL, le géant pétrochimique avait mis au point la technique de fabrication d’essence à partir du charbon , pour contourner l’embargo sur le pétrole qui frappait le régime d’apartheid. Cette richesse pour les uns fait aussi le malheur de ceux qui vivent près des mines de la province du Mpumanlaga.

Emalahleni, ce qui veut dire « là où il y a du charbon » abrite les plus grandes réserves de charbon du pays avec des mines souterraines et à ciel ouvert. Une manne pour les compagnies minières depuis des lustres, et aujourd’hui pour les nouvelles compagnies apparues avec la politique du Black Economic Empowerment, nouveaux actionnaires dont la couleur de peau n’a rien changé aux mauvaises pratiques du passé.

Propriété de Thungela Resources, the Khwezela Colliery est une mine abandonnée, exploitée illégalement et qui est la proie d’un incendie depuis près de deux mois sans que personne ne sache exactement l’étendue du désastre. Des fumées nocives s’échappent du sol, provoquant toux et irritation de la peau pour les habitants alentour.

Deux jeunes femmes interrogées racontent « La semaine dernière il y avait une mauvaise odeur et j’ai demandé aux gars, les mineurs illégaux, ce qui se passait. Ils ont dit qu’ils essayaient d’éteindre le feu avec une espèce de poison. On ne peut même pas sortir. C’est très dangereux. Nous avons peur, nous habitons des maisons RDP (logements sociaux) et ça tremble de partout quand il y a des explosions dans la mine. On ne nous prévient pas, les enfants ont peur et courent dehors … » et l’une d’elles ajoute “Thungela sait très bien ce qui se passe ici parce que leur sécurité voit ces gens et voit ces machines, mais Thungela ne dit rien ».

Ce n’est malheureusement pas la seule mine abandonnée, livrée aux mineurs illégaux qui travaillent sans aucune mesure de sécurité, ni pour eux, ni pour l’environnement. La province est truffée de ces mines, visibles par les colonnes de fumée qui s’échappent d’incendies dont personne ne se préoccupe, et de machines qui rouillent à l’air libre. Il semble qu’aucune mesure n’est prise, ni par la police, ni par le Département des mines, ni par les autorités locales pour mettre fin à ces pratiques qui empoisonnent la vie des habitants.

Un des responsables de Thungela a reconnu auprès des journalistes de Our Burning Planet qui l’interrogeaient que la mine avait cessé ses activités il y a une vingtaine d’années et que depuis « Des activités illégales ont lieu ; des incendies, des trous, des fumées toxiques sont apparus avec l’exploitation illégale dangereuse pour les habitants qui vivent près de ces mines et l’environnement ».

Ces activités, affirme-t-il, ont bien été signalées à la police et aux autorités locales, des mineurs illégaux arrêtés, du matériel saisi. Mais seront-elles suffisantes quand on sait que l’exploitation illégale des mines désaffectées est devenue une activité lucrative, organisée par des réseaux criminels particulièrement violents et ayant des liens avec le monde politique ?

Publié le lundi 23 mai 2022


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