Jacob Zuma a encore défié la loi en ne se présentant pas devant la commission Zondo ; Ace Magashule, secrétaire général de l’ANC, accusé de corruption et malversation refuse de quitter son poste. L’Anc a –t-il perdu tout sens moral ?
Il est loin le temps où la probité et le dévouement à la cause brillaient au firmament du mouvement de libération de Nelson Mandela. Tous les jours , la commission Zondo engrange des témoignages de malversation en tous genres : des locomotives payées et inadaptées au réseau ferroviaire sud-africain ; charbon payé d’avance à des compagnies bidon et jamais livré , banque voleuse de l’argent des pauvres, enveloppes garnies et cadeaux de luxe pour truquer les appels d’offres ; bétail mort de faim dans des aventures laitières qui ont tourné à l’aigre ; constructions sans toit, ni fenêtres mais avec de l’amiante, la liste est sans fin…
La paralysie de l’exécutif de l’Anc face à l’attitude arrogante de Jacob Zuma et d’Ace Magashule montre à quel niveau se situe la lutte interne au parti au pouvoir. Deux clans s’affrontent : ceux qui ont porté Ramaphosa au pouvoir et ceux qui ne digèrent pas l’éviction de Jacob Zuma et qui espèrent bien reprendre la main. Les prochaines élections municipales seront un test crucial pour 2022.
En attendant une nouvelle réunion du comité exécutif national examinera le rapport du comité d’intégrité de l’Anc, un conseil des anciens, qui a clairement dit que Ace Magashule devait se retirer (step aside) en attendant son procès pour fraude et corruption et d’ajouter que cette règle doit s’appliquer à tous ceux dont les procès sont en attente. C’est le cas de Zizi Kodwa, actuel vice ministre de la Sécurité d’état.
La société civile a elle aussi fait entendre sa voix dans une déclaration commune de soutien à la Commission Zondo et de condamnation de l’attitude de Jacob Zuma, signée par douze associations, dont la Fondation Ahmed Kathrada :
"Cette façon d’agir et ce mépris absolu de la loi montrent que ceux qui ont pillé les caisses de l’état mettent leurs intérêts personnels avant la loi, et avant ceux qui ont souffert de leurs crimes… Les Sud Africains ont patiemment attendu de connaître la vérité sur la capture de l’état (State capture).La Commission Zondo qui est payée par des fonds publics doit pouvoir faire son travail au nom de notre pays…Nous savons tous trop bien que notre passé était fait d’inhumanité et d’inégalités à peine concevables, où l’immunité pour ceux qui ordonnaient et mettaient en pratique l’apartheid était à l’ordre du jour… Notre Constitution a toujours eu pour intention de marquer une rupture avec le passé. Elle repose sur ce prédicat que tous sont égaux devant la loi… Chaque citoyen, y compris l’état lui –même est censé respecté la Constitution, y compris Mr Zuma, et nous faisons confiance à la cour constitutionnelle qu’elle agira conformément quand elle examinera son cas le 25 mars 2021 ».
Publié le jeudi 11 mars 2021
© RENAPAS
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