Le Congrès des syndicats sud-africains (Cosatu) appelle tous les travailleurs à cesser le travail ce mercredi 7 octobre, coïncidant avec sa création il y a 35 ans. Devant l’étendue du désastre économique, la corruption généralisée, la gabegie dans la gestion des entreprises publiques, l’action des syndicats est indispensable pour imposer un changement de politique.
En 1985, la création du Cosatu, a été un moment fort de l’union des forces syndicales contre le régime d’apartheid. Après une réunion en juin1985, sous la présidence de Cyril Ramaphosa qui était alors responsable du syndicat des mineurs (NUM) plus de trente trois syndicats avaient décidé se grouper en fédération, ce qu’ils firent officiellement le 30 novembre à l’université du Natal, toujours sous la présidence de Cyril Ramaphosa.
En qualifiant l’appel à l’arrêt de travail de grève socio-économique le Cosatu renoue avec des traditions de lutte du monde ouvrier sud-africain. Il s’agit au delà des revendications de salaires décents, de meilleures conditions de travail, d’un appel à la désobéissance civile pour faire céder le système : « Le seul moyen de défaire ce système corrompu est la perturbation, la non-coopération et l’obstruction ». Il s’agit de défendre l’emploi, mais aussi de lutter contre la corruption et exiger un changement radical de la politique économique néo-libérale qui a aboutit à la perte de 2,2 millions d’emplois, une économie exsangue et à la fuite des capitaux.
Cette politique qui a aggravé les inégalités et enrichit les plus riches au détriment de la grande masse des travailleurs a pu s’imposer parce la classe ouvrière n’a pas su s’unir pour proposer une alternative qui aurait répondu aux besoins du plus grand nombre. Le Cosatu avec cet appel lance un appel à l’unité de la classe ouvrière car « si nous perdons ce combat, notre démocratie et notre pays vont s’écrouler » et rappelle que ce sont les travailleurs qui ont construit ce pays et son économie et qui continuent de faire marcher l’économie même au temps du Covid 19.
Cet appel à l’action arrive à un moment crucial. La Commission Zondo qui enquête sur la corruption et la capture de l’état, la procureure générale, Shamila Batohi et son adjointe Hermione Cronje, viennent de procéder aux premières arrestations et inculpations de nombreux responsables politiques pour de multiples scandales dont certains remontent à 2009 dans le Kwazulu Natal et l’Etat libre, qui a eu pour premier ministre l’actuel secrétaire général de l’ANC, Ace Magashule.
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Publié le lundi 5 octobre 2020
© RENAPAS
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