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Femme, noire et pauvre : une proie facile pour les violeurs

L’Afrique du Sud est connue pour le nombre élevé de viols, un fléau qui comme les violences touchent toutes les catégories de population, mais ce que vivent les femmes noires et pauvres des bidonvilles est un enfer quotidien. GroundUp, un site d’information, rend compte de l’épreuve vécue par Aneni, une femme réfugiée, originaire du Zimbabwe.

Originaire de la petite ville de Lupane, à l’Ouest du Zimbabwe, Aneni, 33 ans est arrivée en Afrique du Sud avec sa petite fille de deux mois pour rejoindre son mari qui était venu chercher du travail.

Le jour du viol, Aneni déménageait les possessions de la famille du bidonville de Matholiesville vers leur nouveau logis à Durban Deep, une ancienne ville abandonnée et en ruines de la région du Witwatersrand, sur les anciennes mines d’or autour de Johannesburg.

Alors qu’elle marchait sous une pluie torrentielle, trois hommes ont sauté d’un taxi, ont poussé Aneni et sa fille, qui était attachée sur son dos, dans le veld. Le bébé a commencé à pleurer, les hommes l’ont frappée jusqu’à ce qu’elle se taise. Sa mère a été violée pendant des heures sous ses yeux.

Comme beaucoup d’immigrants et de pauvres, la famille d’Aneni, s’est installée sur cette ancienne mine qui a cessé ses activités en 2001.

Ces dernières années, la compétition est vive pour trouver les 12 millions d’once d’or qui seraient, selon la rumeur, encore enfouies dans la mine désaffectée. Des mineurs illégaux, la plupart venus du Lesotho ou du Zimbabwe, sont assassinés chaque semaine par des gangs rivaux et les sbires du crime organisé.

Coupés du monde, sans services, ni réseaux de soutien, les femmes comme Aneni, sont les premières victimes, avec leurs enfants, de la pauvreté de Durban Deep, ce trou perdu sans foi, ni loi.

« Je ne me sens pas bien ; quand je suis dehors, je suis terrifiée si je vois un homme. N’importe lequel peut être un de ceux qui m’ont violée » a confié Aneni à un journaliste de GroundUp, un mois après le drame ». https://www.groundup.org.za/article...

Mais les femmes en eu assez de ces viols impunis et une trentaine ont manifesté au mois de décembre 2017 devant le commissariat le plus proche pour déposer un mémorandum exigeant une action de la police pour les protéger et agir contre cette violence. Sur leurs pancartes on pouvait lire : trop, c’est trop ! Nous ne nous tairons pas ! On en a marre des viols !

Durban Deep compte environ 800 habitants, mais la police ne vient jamais sur ce lieu supposé inhabité à l’exception des mineurs à qui elle inflige des amendes. De toute façon, les femmes ont peur d’aller voir la police car elles craignent des représailles de la communauté ou bien, immigrantes illégales, elles ont peur d’être découvertes et renvoyées dans leur pays d’origine.

Les conditions de vie à Durban Deep se sont détériorées depuis 2014 quand une agence immobilière a racheté le vieux village minier pour construire 15 000 logements sociaux en collaboration avec la compagnie minière australienne West Wits Mining qui voulait redonner vie à la mine. Depuis les habitants sont abandonnés sans eau et sans électricité, dans l’attente d’une éventuelle évacuation.

Pour aider les femmes en détresse, un groupe de volontaires a vu le jour : Women as Safety Providers( Des femmes pour la sécurité, WASP) et… une clinique vétérinaire, Claw, qui dispose d’un véhicule, d’un téléphone et de personnel dévoué qui aide plus souvent les femmes que les chiens malades.

C’est Cora Bailey, la responsable de Claw qui a été la première à porter secours à Aneni et qui l’a emmenée à l’hôpital, les ambulances refusant de venir à Durban Deep depuis que deux de leurs employées ont été violées. A hôpital, Aneni a fait un contrôle pour le VIH. Le verdict est tombé : elle est séropositive et se demande comment son mari, qui a été très compréhensif et lui a été d’un grand soutien après le viol, va prendre cette dernière nouvelle.

Plus d'informations : GroundUP

Publié le dimanche 21 janvier 2018


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