Des mineurs ont décidé d’introduire un recours collectif devant la Haute cour de justice du Gauteng les 24 et 25 août 2015 contre toutes les mines d’or d’Afrique du Sud. Tac et Sonke, deux ONG sud-africaines vont intervenir pour défendre les droits des mineurs qui sont victimes de tuberculose et de silicose à cause des conditions de travail dans les mines et apporter des arguments pour que le recours collectif soit reconnu par la justice
Depuis des décennies les mines d’or n’ont jamais rempli leurs obligations pour la prévention et le traitement des mineurs victimes de la tuberculose et de la silicose, une maladie incurable qui entraîne la mort. Ces deux maladies, des pandémies dans toute l’Afrique australe, sont devenues des urgences en matière de santé publique. Des mineurs touchés par la maladie ont décidé de faire un recours collectif devant les tribunaux contre 32 compagnies minières.
Tac et Sonke ont l’intention de mettre en avant les droits constitutionnels à la santé de tous les citoyens sud-africains et d’apporter la preuve devant le tribunal de l’impact négatif de la négligence de l’industrie minière sur des communautés entières, en particulier sur les femmes dans les zones rurales.
Quand les mineurs victimes de la tuberculose ou de la silicose sont incapables de travailler, ils sont renvoyés dans leurs villages où ce sont leurs épouses, leurs sœurs ou d’autres parentes qui prennent soin d’eux, souvent sans argent pour acheter les médicaments nécessaires.
Si le recours collectif est reconnu par le tribunal ce sera une grande victoire pour tous les mineurs et leurs familles car le recours collectif est la meilleure façon pour les plus vulnérables et les plus démunis d’avoir accès à la justice. Ce sera aussi un tournant pour l’industrie minière qui ne pourra plus traiter ses mineurs comme des êtres humains inférieurs.
Anele Yawa, secrétaire générale de Tac dénonce « l’exploitation des mineurs noirs pauvres, reflet de l’exploitation du colonialisme et de l’apartheid des travailleurs dans tout le continent. Que les droits des mineurs soient ouvertement et quotidiennement bafoués dans l’Afrique du Sud post-apartheid est une honte nationale ».
Pour soutenir la cause des mineurs, Tac et Sonke vont organiser des piquets devant le tribunal du Gauteng et aussi devant les bureaux de l’agence de recrutement des mineurs, la Teba, dans les villages de Idutywa et Lusikisiki, dans la province du Cap oriental, où sont recrutés une grande partie des mineurs. Les mineurs sont aussi assistés par des juristes du Legal Ressources Centre.
Plus d'informations : TAC
Publié le samedi 22 août 2015
© RENAPAS
© RENAPAS
Pour nous contacter
Conception du site : AB
Site réalisé sous SPIP