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Qui se souvient du génocide des peuples Herero et Nama de Namibie ?

Dans leur ouvrage The Kaiser ‘s Holocaust, les auteurs David Olusaga et Casper W.Erichsen démontrent comment l’extermination de ces peuples africains a servi de laboratoire au dogme nazi de la supériorité de la race blanche. Une histoire oubliée qui donne des clés pour comprendre les tragédies du siècle dernier.

En juin 1883, le drapeau allemand flottait sur ce qu’on appelait alors le Sud-Ouest Africain. Le pays colonisateur après une tentative d’amadouer les peuples indigènes par des traités malhonnêtes, allait alors mener une politique d’extermination des populations locales qui avaient osé s’opposer à lui et sa théorie de « l’espace vital » nécessaire à l’expansionnisme allemand.

Le 3 octobre 1904, le Général von Trotha au nom de l’Empereur Guillaume lança un ultimatum au peuple Herero en ces termes « Le peuple Herero doit quitter cette terre…A l’intérieur des frontières allemandes, chaque Herero, armé ou non, avec ou sans bétail, sera fusillé. Je n’accepterai plus la présence des femmes et des enfants. Je les rendrai à leur peuple ou je les ferai fusiller. Voilà ce que j’ai à dire au peuple Herero ». Cet ordre d’extermination est on ne peut plus clair. La terre nouvellement conquise appartient au vainqueur qui peut exterminer tous ceux qui se trouvent sur sa route.

De 1904 à 1906, les Allemands vont traquer les peuples Herero et Nama pour les parquer dans des camps de concentration où les plus valides seront soumis au travail forcé jusqu’à l’épuisement et les autres décimés par des conditions de vie atroces. Cinq camps furent installés, et en dépit de la volonté d’en faire disparaître les traces, les photos et témoignages sont accablants. Les deux camps les plus connus sont ceux d’une petite île au large du port de Lüderitz, Shark Island et celui de Swakopmund.

On estime que 80% de la population Herero et Nama furent exterminés. La tragédie ne s’arrêta pas avec la mort atroce des détenus, elle se poursuivit en Allemagne où des « scientifiques » examinèrent les crânes et les squelettes venus de ces camps pour élaborer une « science des races » et en conclure qu’il y en avait des races inférieures que l’on pouvait éliminer. Le Dr Eugen Fischer qui mena des expériences sur les détenus est le sinistre précurseur du Dr Mengele. Le nom de Eugen Fisher est cité dans les Lois de Nuremberg et ironie de l’histoire, le père d’Hermann Goëring, bras droit de Hitler, Heinrich Ernst Göring, fut le premier Commissaire impérial du Sud-Ouest Africain.

Le procès de Nuremberg et le suicide de Goëring servent de préface à l’ouvrage et le dernier chapitre s’intitule Le triomphe de l’amnésie qui nous rappelle que voir l’histoire de l’humanité par le prisme déformé du darwinisme social conduit à la justification de l’extermination des « faibles » par ceux de « la race forte ». En mars 2012, le Bundestag a rejeté une motion pour des excuses officielles et la possibilité d’une reconnaissance de ce génocide du début du siècle dernier.

The Kaiser’s Holocaust Germany’s forgotten Genocide David Olusoga et Casper W.Erichsen Editions Faber&Faber 2010

Publié le dimanche 29 avril 2012


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