L’ANC, envers et contre tout

Beaucoup d’observateurs de la convention pour la création d’un nouveau parti, s’ils ne mettent pas en doute la présence de ce parti aux prochaines élections, notent que le programme reste flou, qu’un logo et un nom sont encore à trouver. Personne ne sait encore comment le rapprochement avec les partis d’opposition va se faire et si une éventuelle plate-forme électorale commune sera élaborée.

Pour certains économistes qui rejettent l’idée d’un virage économique radical, ce nouveau défi va attiser l’énergie de l’Anc pour satisfaire les demandes de son électorat le plus populaire et aussi pour garder les faveurs du monde économique et de la nouvelle bourgeoisie noire. Le fait que Trevor Manuel reste à son poste de grand argentier est rassurant pour les investisseurs et le renouveau de l’alliance avec le Sacp et le Cosatu va pousser l’ANC à s’occuper davantage des plus démunis et à plus d’efficacité.

L’Anc a déjà commencé sa campagne électorale en envoyant ses ténors dans tout le pays pour réunir les militants et les préparer à une rude bataille électorale. Jacob Zuma a tenu un grand meeting à Soweto au moment où les « serpents » dissidents tenaient leur convention à Sandton, le quartier chic de Johannesburg. La symbolique des lieux n’a échappé à personne.

Un premier sondage fait par Markdata, en juillet 2008 et qui posait la question « pour qui allez vous voter en 2009 ? » montre que l’Anc reste le parti favori des électeurs avec près de 70% des intentions de vote. L’Alliance démocratique, comme principal parti d’opposition renforce son influence avec 21 % des intentions de vote Le sondage montre aussi que les indécis sont moins nombreux du côté des électeurs de l’Anc que pour les partis d’opposition.

Le chemin est long encore d’ici la date des élections, mais Jacob Zuma à lancer un appel à tous les membres de l’Anc, à tous les patriotes d’aller, dès l’ouverture des bureaux de la Commission électorale indépendante, s’inscrire sur les listes électorales pour ne pas manquer de participer à ce qui s’annonce déjà comme une élection majeure du pays, 15 ans après les premières élections historiques de 1994