La politique d’égalité dans le monde du travail a deux buts principaux : mettre fin à la discrimination dans l’emploi reposant sur la race, le genre ou le handicap et permettre la promotion des populations historiquement discriminées.
La population noire dans sa grande majorité se trouve au bas de l’échelle sociale et économique. Peu éduquée, peu qualifiée, elle occupe les postes de travail les moins payés. Elle est aussi plus durement frappée par le chômage 26 % pour les hommes noirs, 37% pour les femmes noires et 5% pour la population blanche. Même chez les diplômés d’université noirs le taux reste supérieur à 5%
Les cadres dans les entreprises restent majoritairement des hommes blancs. Les trois quarts des postes de direction dans les entreprises de plus de 50 employés sont occupés par des blancs, dont un cinquième par des femmes blanches, ce qui les met loin derrière les hommes blancs, mais devant les hommes et les femmes noirs. La question se pose de savoir pourquoi la loi dite Equity Employment Act a si peu d’impact. Une des raisons est qu’elle n’a pas les moyens de rétorsion, ni ceux de forcer la main aux entreprises si celles-ci fournissent les rapports adéquats. D’autre part, les secteurs économiques touchés par les restructurations ou la conjoncture économique n’embauchent pas.
Mais pour Steven Friedman, chercheur et professeur à Rhodes University, la raison est plus profonde. Pour la majorité des acteurs économiques la conviction que les blancs sont faits pour décider et les noirs pour servir est solidement ancrée et pour eux c’est ainsi que le monde est fait de toute éternité. Tant que le monde économique blanc n’aura pas vraiment changé en offrant de vrais postes de responsabilité à des noirs compétents et talentueux, la promotion de la population noire n’avancera pas, au détriment du développement du pays tout entier.
Cette question d’égalité et de promotion de la population noire dans le monde économique est toujours en débat Le président du Black Management Forum a crée la surprise en demandant au Parlement, à la vue des dernières statistiques , d’exclure les femmes blanches du mécanisme de la discrimination positive au prétexte qu’elles en auraient bénéficié au détriment de la population noire et seraient surreprésentées maintenant dans les postes d’encadrement. Il demande aussi des mesures plus sévères pour les employeurs qui ne respectent pas la loi.
Même si les résultats sont médiocres au bout de sept ans, la loi a permis à un certain nombre de noirs, de femmes d’avoir accès à des postes de décideurs. Mais cette promotion pose une autre question : l’enrichissement de quelques-uns alors que la majorité noire reste pauvre cree de nouvelles inégalités. La nouvelle bourgeoisie noire a trop souvent les mêmes travers que la bourgeoisie blanche traditionnelle
En dépit de ses difficultés d’application et ses contradictions, l’égalité et la promotion économique de ceux que l’histoire avait férocement maintenus à l’écart, restent à l’ordre du jour et plusieurs exemples semblent aller dans le bon sens.
Selon la Charte des mines, les compagnies minières blanches ont l’obligation de céder 15 % du capital à des investisseurs noirs dès 2009 et 26 % d’ici 2015. Plusieurs ont déjà procédé à cette diversification et des compagnies minières appartenant à des actionnaires noirs ont vu le jour. La loi fixe les conditions pour convertir les anciennes licences minières délivrées au temps de l’apartheid.
Sasol, le géant pétrochimique a annoncé son intention de céder 10 % de son capital à des investisseurs noirs et à ses employés ; les nouveaux actionnaires auront les mêmes droits que les autres actionnaires. Les syndicats ont donné leur accord à cette initiative car elle s’accompagne d’un programme de formation ainsi que de la création d’une Fondation Sasol ayant pour but d’aider les communautés « historiquement désavantagées ».
Mais le processus est lent et nourrit de nombreuses frustrations.
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Publié le mercredi 12 septembre 2007
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