Depuis sa création, la triple alliance qui réunit le mouvement de libération ANC, la centrale syndicale COSATU et le Parti communiste sud-africain SACP, a connu bien des turbulences et les différences d’opinions ont toujours alimenté les spéculations sur sa viabilité. Mais l’alliance tient bon. Cette fois, l’affaire Zuma va-t-elle provoquer la rupture définitive ?
Le quotidien Mail and Guardian dans un article suivi de quatre analyses sur les répercussions possibles " si l’alliance se brise " anticipe sur la réunion du comité national exécutif de l’ANC du 10 septembre qui devrait prendre position sur la délicate affaire Zuma, le vice-président démis de ses fonctions pour être lié à une affaire de corruption.
Jacob Zuma jouit d’une forte popularité et nombreux sont ceux qui pensent qu’il a été victime d’un règlement de comptes politique, " jeté aux loups ". Le Président Mbekhi souhaite qu’une commission d’enquête fasse toute la clarté sur cet imbroglio politique qui empoisonne le climat politique quelques mois avant les élections locales.
Quatre analyses de l’impact d’une rupture supposée sur la vie politique du pays ont été publiées.
La première, du rédacteur du Mail and Guardian, affirme que cela ne changerait pas grand-chose et que la séparation entre ceux qui penchent pour une politique néo-libérale et ceux qui penchent pour une politique sociale plus proche des travailleurs et des pauvres ne serait pas aussi nette qu’on peut le penser et qu’il n’a pas lieu de paniquer.
La deuxième, venant de Tony Leon, chef de file de l’Alliance Démocratique dans l’opposition, souhaite ardemment la rupture pour mettre fin à ce qu’il appelle le régime du parti unique de l’ANC qui étouffe toute vie politique réelle. D’un point de vue économique, la rupture donnerait un élan économique au pays en mettant fin à des dogmes passéistes et ouvrirait la voie à la réduction des charges patronales, aux privatisations et à une réforme du code du travail.
La troisième analyse, du rédacteur politique du Mail and Guardian, estime que la triple alliance, avec tous ses défauts, est néanmoins un instrument politique vitale pour le pays. D’autre part, comment séparer ce qui ne fait qu’un ? Tous les syndicalistes sont membres de l’ANC, tout comme les communistes et cette alliance représente les intérêts de la grande majorité des Sud-Africains et pèse, dans le bon sens, sur les choix de la politique du gouvernement
La quatrième analyse est faite par Jeremy Cronin, secrétaire adjoint du SACP et député de l’ANC. Pour lui, il est évident qu’il n’y aura pas de rupture parce que le pays a besoin de cette alliance pour consolider une démocratie encore fragile dans un milieu hostile où le pouvoir économique est toujours aux mains de la même minorité qui continue à s’enrichir alors que la pauvreté persiste pour la grande majorité. Pour avancer sur le chemin difficile de la démocratie, éviter les luttes de factions et les ambitions personnelles, il faut garantir une majorité solide au gouvernement actuel et à ses alliés. Source Mail and Guardian et Cosatu
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Publié le dimanche 11 septembre 2005
© RENAPAS
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