Pas un pays d’Afrique australe n’est épargné par l’inondation des produits textiles chinois à bon marché. Pour les pays plus pauvres, la catastrophe atteint des proportions inimaginables. La réduction de la pauvreté dans ces conditions n’est rien de plus qu’une chimère.
L’industrie textile ici est frappée de plein fouet pour plusieurs raisons. En 1999, la loi élaborée par le gouvernement Clinton pour sortir les pays d’Afrique de la pauvreté, l’AGOA, permettaient à ces pays d’exporter sans restrictions leurs produits textiles vers les USA. Les industriels asiatiques en ont profité pour s’installer dans les pays africains, comme le Lesotho, la Namibie ou le Swaziland pour contourner la politique des quotas appliquée à l’Asie.
Au Lesotho, où les salaires sont particulièrement bas, de nombreuses usines asiatiques se sont installées. En 2002, il suffisait de vendre pour 50 à 55 dollars de produits textiles aux supermarchés américains Wal-Mart ou Hanes pour couvrir un salaire mensuel de 650 rands (56 dollars). La chute du dollar et le rand fort exigent de vendre pour 115 dollars de produits textiles pour payer un salaire. Pour les patrons, c’est trop. Ils ont tout simplement mis la clé sous la porte, sans payer les employés.
La loi AGOA n’a plus de sens ici puisqu’il est plus rentable de revenir en Chine où la main-d’œuvre est bon marché et la politique des quotas supprimée. Les gouvernements de la région sont pris de cours et constatent l’étendue du désastre : là ou des emplois avaient permis à la population de retrouver sa dignité, la faim est revenue et la fouille des poubelles le seul recours pour trouver de quoi survivre. Le gouvernement du Lesotho a décidé de ne plus permettre aux employeurs de quitter le pays sans payer les employés et de tout faire pour sauver les entreprises qui fonctionnent encore.
Les pays européens veulent se défendre contre les importations massives en provenance de Chine. Mais que proposent-ils aux pays pauvres ? vont-ils autoriser l’ouverture de leurs marchés pour les produits textiles en provenance des pays africains ? Rien n’est moins sûr en dépit des discours sur l’élimination de la pauvreté. Source The Independent
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Publié le lundi 25 avril 2005
© RENAPAS
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