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L’ Afrique du Sud, la bête noire de Trump

En faisant de l’ambassadeur d’Afrique du Sud, Ebrahim Rasool persona non grata sur le sol étatsunien et en lui donnant 72 heures pour faire ses valises, l’administration Trump a clairement montré que l’Afrique du Sud unie, démocratique, non raciale et non sexiste était son ennemie.

Le secrétaire d’Etat Mark Rubio ne s’est pas embarrassé du protocole diplomatique, mais s’est contenté dans un tweet de justifier sa décision ainsi « C’est un politicien raciste qui n’aime pas l’Amérique et qui n’aime pas le Président des Etats-Unis ».

A son arrivée dans sa ville du Cap, Ebrahim Rasool a été accueillie par une foule bigarrée à l’image du pays et du gouvernement d’union nationale, mêlant toutes les nuances de peau et de coloration politique. Une représentation de cet ubuntu cher à l’Afrique du Sud.

Rasool a réaffirmé que les USA n’était plus ceux d’Obama, ou de Clinton, mais un nouveau pays qui s’identifie clairement à une frange de la communauté blanche en Afrique du Sud et à une diaspora blanche à la Maison Blanche et que par conséquent le langage pour s’adresser aux USA n’est plus le même pour affronter cette nouveauté et ne pas se laisser malmener.

La tâche s’annonce difficile. D’abord il faudra nommer un nouvel ambassadeur sans céder au désir américain d’avoir un interlocuteur blanc. En attendant, Trump a fait le choix d’envoyer un de ses fidèles soutien, comme ambassadeur en Afrique du Sud, Brent Bozell, qui n’a aucune expérience ou un quelconque intérêt pour l’Afrique ou l’Afrique du Sud en particulier Mais fondateur du Media Research Center en 1987, il a travaillé à dénoncer sans relâche les médias « aux relents gauchistes et biaisés » qui sapent les valeurs de l’Amérique et c’est avant tout un soutien inconditionnel d’Israël.

Joel Pollak, né sud-africain, qui dirige le très conservateur site Breitbart News, était candidat au poste d’ambassadeur et sarcastique, il a répondu à une journaliste sud-africaine sur la nomination de Brent Bozell : « maintenant vous avez quelqu’un, qui de bien des manières est encore plus violent que moi dans son conservatisme. Alors bonne chance ». L’Afrique du Sud, non seulement est pénalisée par la suppression des financements à Usaid qui met en danger ses campagnes de lutte contre le sida, la tuberculose et l’accès aux traitements des malades, mais le pays va certainement perdre l’accès aux tarifs préférentiels que lui accordait le traité AGOA (African Growth and Opportunity Act) qui permet aux pays qui en bénéficient d’être exemptés de droits de douanes pour exporter leurs produits aux USA. L’industrie automobile, les fruits et le vin sud-africains risquent d’être lourdement impactés si l’accord n’est pas renouvelé en septembre prochain.

Mais ce que l’administration Trump ne peut pas admettre est le soutien au peuple palestinien et ce qui lui reste vraiment en travers de la gorge est que l’Afrique du Sud a demandé auprès de la Cour international de justice qu’Israël soit jugé pour génocide après le massacre de la population de Gaza et la condamnation du projet de Trump de déporter la population de Gaza pour reconstruire le territoire et de le transformer en station balnéaire de luxe. Et pire encore que l’Afrique du Sud soit à l’initiative du Groupe de La Haye (https://thehaguegroup.org) avec la Bolivie, la Colombie, le Honduras et la Namibie pour mener des actions coordonnées pour qu’Israël réponde de ses crimes devant la justice internationale. Le Groupe de la Haye dans son appel aux autres pays à le rejoindre affirme sa détermination à mettre fin à l’impunité et à défendre les droits humains. C’est vraiment trop pour le gouvernement de Trump.

Publié le mardi 1er avril 2025


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